LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - VALLÉES D'OISE - N°08 - Décembre 2015 - 4

ACTEURS

L'invitation
au voyage...

ller à la rencontre d'acteurs
locaux pour qu'ils présentent
leurs stratégies et expériences
de protection de la ressource
en eau : tel est l'objectif des
voyages d'études proposés
aux élus et agriculteurs picards par l'association Agriculture biologique en Picardie
(ABP). « Partenaire de longue date de l'Agence
de l'eau Seine-Normandie, notre association
travaille avec elle pour réduire la pollution diffuse de l'eau en déployant un programme annuel
d'actions d'information et d'accompagnement
en direction des différents publics territoriaux,
souligne Delphine Beun, coordinatrice eau
et territoire de l'ABP. Nous réalisons des outils
de communication (expositions, films...), des
formations sur l'agriculture biologique et ses
débouchés, nous accompagnons techniquement
les collectivités et les agriculteurs dans la réalisation de leurs projets bio. Nos actions s'enracinent dans les territoires car elles s'écrivent en
concertation... Ce voyage d'études est le
deuxième que nous organisons, après celui de
2012 en Rhône-Alpes, et sa vocation est identique : développer les échanges et donner des
pistes de réflexion et des leviers à transposer en
Picardie pour impulser un changement. »

« Nous avons privilégié une
pédagogie active, qui donne
aux participants des clés pour
qu'ils se fassent leur opinion et
trouvent leurs propres réponses. »
Delphine Beun,

COORDINATRICE EAU ET TERRITOIRE DE L'ABP

- AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE : VALLÉES D'OISE

DÉCEMBRE 2015

Le 18 novembre, 38 élus,
agriculteurs et animateurs « eau »
picards ont pris la direction de
Lons-le-Saunier pour un voyage
d'études de trois jours consacré
à la préservation de la qualité
de l'eau. Retour sur cette nouvelle
illustration du partenariat entre
l'association Agriculture
biologique en Picardie et l'Agence
de l'eau Seine-Normandie.

POUR UNE MEILLEURE
QUALITÉ DE L'EAU

Une commune exemplaire
Cette année, c'est la ville de Lons-le-Saunier, dans
le Jura, qui a été choisie comme destination.
« Cette commune exploite en régie directe son réseau
d'eau potable, alimenté par un pompage dans la plaine
alluviale de la Seille. Après avoir constaté une hausse
des taux de nitrates et de pesticides dans l'eau dans
les années 1990, plutôt que d'entamer une action
curative, elle a décidé de miser sur la prévention en
incitant les agriculteurs à modifier leurs pratiques.
En 2009, le captage a été classé Grenelle. Et en 2012,
pour le préserver, la municipalité a été l'une des rares
en France à mettre en place une déclaration d'utilité
publique (DUP) "pollutions diffuses". Elle a pu ainsi
se doter d'un règlement qui comprend des dispositions
relatives à l'agriculture biologique et à la réduction des
intrants en agriculture. Lons-le-Saunier a accompagné et aidé les agriculteurs, par des indemnités mais
aussi en achetant leurs produits bio pour la restauration collective et scolaire ou encore en créant des outils
comme une légumerie », explique Delphine Beun.

De la réflexion à l'action
Ces initiatives ont été présentées en détail aux
visiteurs picards, qui ont été reçus par la mairie
et ont pu visiter plusieurs exploitations agricoles. « Comme toujours, nous avons privilégié une
pédagogie active, qui donne aux participants des
clés pour qu'ils se fassent leur opinion et trouvent
leurs propres réponses. Si nous voulons que des projets viables voient le jour, chacun doit se sentir libre
dans ses choix et autonome dans ses actes », précise
Delphine Beun. À l'issue du premier voyage
d'études, un agriculteur installé en Picardie
s'était converti au bio. À l'issue de ce deuxième,
une cuisine centrale souhaite que l'ABP l'accompagne sur l'introduction d'autres produits bio,
deux agriculteurs seront accompagnés par l'ABP

Parole à...

NADOU MASSON,

présidente de l'association Agriculture
biologique en Picardie
L'eau est une ressource vitale et sa qualité est
menacée par un modèle agricole qui trop
souvent traite les cultures comme si elles
étaient malades. En tant que présidente de
l'ABP, je rêve d'une agriculture sans utilisation
de produits chimiques ! Malheureusement,
dans notre région, nous en sommes loin. Nous
sommes même bons derniers dans ce
domaine. Le modèle dominant hyper-productif
est très rentable et n'incite pas aux remises en
question. Néanmoins, avec la montée en
puissance des préoccupations
environnementales, l'intérêt croissant des
consommateurs et de la société civile pour le
bio, les choses changent. Les prix bas dans
l'agriculture conventionnelle ces deux
dernières années, la nouvelle PAC plus verte
que la précédente, font réfléchir beaucoup
d'acteurs de la filière. Aujourd'hui, en Picardie,
la filière bio compte 282 fermes, et
243 opérateurs économiques et en 2015,
nous avons passé le cap des 11 000 hectares
de cultures biologiques.

sur l'étude d'un passage en agriculture biologique, trois nouvelles collectivités souhaitent
commencer une information auprès des différents acteurs... Les autres territoires ont eux
aussi de nouvelles pistes et idées et l'ABP continuera à mettre à leurs services ses compétences
et sa technique.
Aller plus loin :
pour en savoir plus sur les initiatives de l'association Agriculture
Biologique en Picardie, consulter le site www.bio-picardie.com.

http://www.bio-picardie.com

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