LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°10 - Décembre 2017 - 3

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Vue aérienne de l'usine
Cristal Union
de Fontaine-le-Dun

2 questions à

PATRICE PETIT

Directeur de l'établissement de
Fontaine-le-Dun - Cristal Union

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Qu'est-ce qui vous a conduit
à réviser votre utilisation de
l'eau pour l'intégrer au mieux
à vos process ?

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Sucrerie Saint Louis
sur le site d'Étrépagny.

sécheur à pulpe de la sucrerie. Enfin, cette
eau épurée sera stockée dans des bassins
pendant la campagne de production, puis
utilisée pour l'irrigation agricole, pour partie, et rejetée vers le Dun, pour l'excédent.
« Nous allons proposer aux agriculteurs - dans
un rayon de 6 km autour de l'usine, soit
2 300 hectares de surface agricole - d'utiliser
l'eau produite en campagne pour arroser leurs
pommes de terre, leurs betteraves..., toutes les
cultures en déficit hydrique. Nous pensons pouvoir ainsi fournir aux cultivateurs entre
100 000 et 400 000 m3 par an, autant de ressource qui ne sera pas prélevée dans la nappe »,
se réjouit Patrice Petit.
Saint Louis : un nouvel exutoire
Sur le site d'Étrépagny, la sucrerie Saint
Louis est, elle aussi, attentive à ce que ses
rejets n'impactent pas le milieu. « L'abandon
des quotas sucriers se traduit pour nous par un
allongement de la durée de nos campagnes de
production. Nous sommes passés d'environ cent
cinq jours à cent trente jours et avons augmenté notre production sucrière de 20 %. Nos volumes de rejets connaissent la même hausse »,
explique Guy Le Pargneux, directeur du site.

Le sucrier, qui ne prélève plus d'eau pour sa
production depuis 2003, n'utilisant dans
ses process que celle contenue dans les betteraves, épandait ses eaux terreuses dans
les cultures voisines. Une faible portion,
environ un tiers, soit 120 000 m3, traitée
par sa station d'épuration dotée d'un système de dénitrification à boues activées,
était rejetée dans La Bonde, une rivière dont
le débit très faible ne permet pas d'augmenter ce volume de rejet. « Avec le soutien financier de l'Agence de l'eau, à hauteur de 35 %
d'un coût total de 1,35 million d'euros, nous
avons enterré 12 km de canalisations pour rejeter nos eaux traitées dans l'Epte, qui présente
un plus fort débit », explique Guy Le Pargneux. Le niveau de traitement de ces eaux
garantit l'absence d'impact de ces rejets sur
l'Epte, et ce transfert permet de préserver
La Bonde. En outre, deux bassins de stockage, d'une capacité totale de 300 000 m3,
permettent de réguler les rejets en fonction
de la sensibilité du milieu récepteur. Avec
ce nouvel exutoire, le sucrier va désormais
pouvoir restituer au milieu chaque année
300 000 m3 d'eau traitée. Sans aucun prélèvement en amont.

En matière de politique industrielle,
Cristal Union souhaite allier
performance et développement durable.
Cela se traduit par des objectifs de
diminution, entre 2010 et 2020, de
12,5 % des consommations d'énergie,
de 25 % des émissions de CO2 et de
55 % des consommations d'eau issue
du milieu naturel. À travers cette
politique menée de longue date, Cristal
Union a su anticiper la nécessaire
adaptation de son outil industriel au
changement climatique. Le projet de
la sucrerie de Fontaine-le-Dun s'inscrit
pleinement dans cet objectif.

Votre réflexion sur
la préservation de la
ressource et la protection
de l'environnement concernet-elle aussi l'amont agricole ?

Valoriser les productions de ses
10 000 associés-coopérateurs et
préserver la qualité et la fertilité des
sols est une préoccupation naturelle
pour une coopérative agricole comme
la nôtre. C'est le sens de la démarche
de qualité et de durabilité de l'amont
agricole dénommée « Cristal Union,
smart sugar beet », lancée depuis deux
ans par le groupe coopératif. Cette
démarche permet d'afficher l'ensemble
des actions menées, tant par les
producteurs de betteraves que par la
coopérative elle-même et, notamment :
la transparence de l'itinéraire cultural ;
l'acquisition et le partage des
meilleures pratiques agronomiques ;
l'élaboration du conseil et la formation
des équipes ; le suivi de la durabilité
de la culture betteravière au travers
d'autoévaluation par les agriculteurs
et d'audits sur le terrain.
DÉCEMBRE 2017 - AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE : SEINE-AVAL -

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Table des matières de la publication LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°10 - Décembre 2017

GEMAPI : ANNÉE 1
Pollution : quand l’industrie sucrière s’engage
Changer les pratiques agricoles pour protéger la ressource
Ensemble pour le Commerce
PANORAMA
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LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°10 - Décembre 2017 - Pollution : quand l’industrie sucrière s’engage
LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°10 - Décembre 2017 - 3
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