LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°09 - Juin 2017 - 3

Station d'épuration.

entreprises ont mis
en place un SRR
en Seine-Aval,
dont 11 volontairement.

2 questions à

MURYELLE
ANGOT LEBEY

Phase de traitement de surface.

y être contraintes par la réglementation. En
Seine-Aval, le fabricant de nacelles pour moteurs d'avions Safran Nacelles a été l'un des
premiers à se lancer dès 2008. « Nous avons
mis plus d'un an à obtenir l'agrément avec l'aide
des experts de l'Agence de l'eau et de Veolia, qui
gère notre station d'épuration, raconte Régis
Maze. Depuis, nous ne payons plus que 2 500 eu-
ros par an de redevance, contre 40 000 aupara-
vant. En plus de ces économies, notre gestion
budgétaire est facilitée car nous pouvons prévoir
et provisionner la dépense. Par ailleurs, nous
avons une vision à la semaine de nos rejets, ce
qui nous permet de réagir très vite lors de l'appa-
rition d'une éventuelle dérive. Ce dispositif
d'autosurveillance est bon aussi pour notre image
d'entreprise responsable. D'ailleurs, le groupe
Safran commence à s'y intéresser. » « Le SRR est
un dispositif gagnant/gagnant, renchérit Michel Réveillère. Les industriels ont l'entière
maîtrise de leur redevance et savent que chaque
effort qu'ils feront pour polluer moins aura un
impact sur son montant. Ils ont donc intérêt à

améliorer leur profil environnemental et peuvent
prouver que leurs efforts portent leurs fruits. »
De nouvelles substances à surveiller
En 2015, un arrêté a élargi le SRR à 16 micropolluants dangereux pour la santé, comme
le benzène et le nonylphénol. « Compte tenu
de la fréquence annuelle des mesures à effectuer
et de la méthodologie complexe de prélèvement
et d'analyse de ces nouvelles substances, les
industriels ont choisi de faire appel à des labo-
ratoires privés. Ils ont ainsi créé un cercle ver-
tueux, poussant les laboratoires et les bureaux
d'études à progresser dans l'analyse de ces para-
mètres », souligne Michel Réveillère. L'Agence
de l'eau espère maintenant convaincre
d'autres entreprises des avantages du SRR.
En plus de son soutien technique, elle peut
d'ailleurs proposer une aide financière (50 %
de subvention) sur certaines études nécessaires à la mise en place du SRR comme le
diagnostic de l'autosurveillance ou la
connaissance des réseaux.

Déléguée générale de l'Union des
industries chimiques (UIC) Normandie

Les industriels ont milité
pour mettre en place le SRR :
pourquoi ?

Dans un contexte économique très
concurrentiel, il est fondamental
de connaître avec précision les flux de
polluants rejetés afin de dimensionner
au plus juste les redevances
industrielles et cibler précisément les
parties de process à améliorer. Le SRR
va dans ce sens puisqu'il permet de
calculer une redevance à partir des flux
réels de pollution. Au-delà de son
intérêt économique, le dispositif est
bien encadré. L'agrément délivré par
l'Agence de l'eau et la validation
désormais bisannuelle des mesures
et analyses par un organisme habilité
sont des gages d'efficacité et de
fiabilité. Le SRR offre aussi une
certaine lisibilité en permettant aux
industriels de provisionner à l'avance
les montants exacts de redevance.

L'UIC Normandie accompagnet-elle sa mise en place ?
L'eau est vitale à notre activité
économique et il est dans l'intérêt de
tous d'en améliorer sa gestion. Pour
cela, nous sensibilisons les entreprises
de la chimie et les accompagnons dans
toutes les actions qui contribuent
à une gestion équilibrée et durable
de la ressource en eau. À cet égard,
le SRR est une opportunité que nous
avons relayée auprès des entreprises.

JUIN 2017 - AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE : SEINE-AVAL -

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