LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°08 - Décembre 2016 - 3

La nouvelle station de Limésy.

7,2

millions d'euros,
c'est le coût total de
cette nouvelle station.

2 questions à

MICHEL BENTOT

Détail des modules
alvéolaires de la
décantation
lamellaire.

conditionné à la mise en place d'un programme
d'actions préventives. Traiter coûte très cher, et il
est bien plus efficace et économique d'adopter des
mesures préventives », ajoute David Humbert.

Faire évoluer les pratiques :
une nécessité
La nouvelle usine traitera désormais l'eau avec
des systèmes éprouvés et efficaces : coagulation, décantation et filtration sur sable,
filtration sur charbon actif, désinfection sous
lampes à UV, injection de chlore... Mais ces
procédés curatifs sont accompagnés, sur le
terrain, par une démarche préventive. Une
animatrice contribue à faire évoluer sur le
terrain les pratiques pour éviter les pollutions.
« Je travaille avec tout le monde, le grand public,
les agriculteurs, les collectivités, les entreprises...
avec des animations collectives comme des accompagnements individuels », souligne Aurélie Paquez, avant d'énumérer quelques exemples
d'actions : enherbement autour des bétoires,
micro-barrages dans les cultures de pommes
de terre, modification des rotations de culture
céréalières, suivi des pâturages, démarche zéro
phyto, coordination des actions des gestion-

naires d'autoroute, de la voirie, des voies ferrées... « L'animateur de bassin d'alimentation de
captage doit savoir créer des liens, mettre en relation, créer une dynamique en suivant et en
valorisant les efforts de tous », précise l'animatrice. Changer les mentalités prend du
temps mais elle voit déjà évoluer les regards,
puis les pratiques. « Doucement, chacun prend
conscience de l'intérêt à protéger ce bien commun », remarque Aurélie. Les actions locales
pourront en outre bénéficier du soutien d'un
allié inattendu : la géologie. « La nature karstique des sols, qui implique une contamination
rapide des nappes souterraines par les pollutions
de surface, permet aussi d'espérer, en raison de la
rapidité des transferts, une amélioration rapide
de la ressource », souligne David Humbert.
Quoi de plus encourageant pour les actions
préventives qu'un effet rapide et mesurable
sur la qualité de l'eau ? Sur le captage de Becquigny, l'usine de potabilisation flambant
neuve rappelle combien ce bien précieux est
fragile. Et que si sa dépollution est une affaire
d'expert, sa préservation incombe à tous.
En France, les normes de potabilité imposent une teneur
en nitrates inférieure à 50 mg/l au robinet.

président de la communauté de
communes Caux-Austreberthe

Pourquoi réaliser une nouvelle
station de traitement ?

L'ancienne station, qui date de 1961,
n'était plus adaptée. Vieillissante, elle
connaissait d'importants problèmes
structuraux rendant sa réhabilitation
compliquée et coûteuse. Si elle faisait
l'affaire pour la turbidité, elle n'était
pas en mesure de traiter l'ensemble
des pollutions diffuses affectant
le captage, notamment les pesticides.
Il a donc été jugé plus opportun de
construire une station neuve. Celle-ci,
actuellement en phase d'essai, sera
entièrement opérationnelle début 2017,
et l'ancienne usine sera alors
démantelée.

Comment les travaux ont-ils
été financés ?

Les travaux de réalisation de la
nouvelle usine ont été financés par
l'Agence de l'eau (30 % de subvention
et 20 % d'avance à taux zéro), le
Conseil départemental de SeineMaritime (16 % de subvention) et par
les sept communes de l'intercommunalité Caux-Austreberthe.
Grâce au soutien de nos partenaires
financiers, cette opération ne se traduit
pas par une augmentation du prix de
l'eau : au contraire, celui-ci a diminué
grâce à la renégociation à la baisse du
contrat avec le délégataire de service
public. Cette renégociation a même
donné à la communauté de communes
le moyen de payer sa part des travaux !

DÉCEMBRE 2016 - AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE : SEINE-AVAL -

Table des matières de la publication LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°08 - Décembre 2016