LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°08 - Décembre 2016 - 2

À LA UNE

EAU/ASSAINISSEMENT

risque d'inondations par ruissellements, de coulées de boues et
de dysfonctionnement des systèmes
d'assainissement.

Adopter le « sans regret »
Pour faire face aux défis que ces changements représentent pour le bassin
Seine-Normandie, Jean-François Carenco, préfet coordonnateur de bassin, et
François Sauvadet, président du comité
de bassin, ont décidé d'engager l'élaboration d'une stratégie d'adaptation au
changement climatique à l'échelle du
bassin. Elle repose sur des principes
structurants comme la mise en œuvre
de mesures dites « sans regret », c'est-àdire bénéfiques même en l'absence de
changement climatique ; par exemple des
économies d'eau dans tous les secteurs.
À l'échelle locale, il s'agit donc de redoubler d'efforts pour dépolluer et restaurer
la continuité écologique, gages d'amélioration de la qualité des masses d'eau.
Mais l'adaptation au changement climatique ne suffira pas. Il est tout aussi nécessaire de contribuer à son atténuation,
notamment par la diminution de l'émission des gaz à effet de serre.

UN FORUM
TERRITORIAL
DÉDIÉ AU CLIMAT
Le 13 septembre 2016, le forum
territorial de la direction
territoriale et maritime Seine-Aval
s'invitait au musée des
Impressionnismes, à Giverny.
L'ordre du jour : le changement
climatique. Après avoir rappelé les
conséquences d'un tel
dérèglement à l'échelle du bassin
et la démarche d'adaptation
engagée en Seine-Normandie, la
priorité a été donnée aux retours
d'expériences. Plusieurs tables
rondes ont permis à des
intervenants de tous horizons
d'apporter leurs éclairages et de
témoigner des bonnes pratiques
existantes. Élus, associations,
industriels, professionnels
agricoles ou encore experts, tous
avaient fait le déplacement pour
démontrer, exemples à l'appui, que
quel que soit le secteur considéré
(ville, agriculture, eau, biodiversité
ou industrie), des mesures
d'adaptation sont possibles. De
quoi fédérer les acteurs locaux
autour d'approches
complémentaires porteuses de
solutions.

2 - AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE : SEINE-AVAL

DÉCEMBRE 2016

Limésy :

UNE STATION
EXEMPLAIRE
À Limésy, l'usine d'eau potable fait peau neuve. Si cette mue permet
un meilleur traitement de cette ressource particulièrement vulnérable,
elle s'accompagne aussi d'un programme d'actions préventives.
Traiter c'est bien, préserver c'est mieux !

a première pierre a été posée en
octobre 2014, la mise en eau a eu
lieu pendant l'été 2016, l'inauguration aura lieu début 2017. La
nouvelle usine d'eau potable de
Limésy est fin prête et va bientôt
alimenter les 22 600 habitants répartis sur
les communes de Barentin, Limésy,
Sainte-Austreberthe et Émanville, Villers-Écalles, Saint-Pierre-de-Varengeville,
Saint-Paër et Goupillières. Les eaux brutes
captées par le forage de Becquigny, sont
pourtant parfois troubles et contaminées
par des pesticides et des nitrates. « Le soussol karstique, typique de la Haute-Normandie,
entraîne, par temps de pluie, un transfert très
rapide des eaux de surface dans la nappe, engendrant turbidité et pollutions, notamment

par les nitrates et les pesticides », explique
David Humbert, chargé d'opérations Eau
potable à la Direction territoriale et maritime Seine-Aval. Le forage de Becquigny, très
vulnérable, est exposé aux pollutions diffuses, notamment du fait de son débit important, de l'ordre de 500 m3/h. Ainsi, les
activités menées en surface impactent fortement la qualité des eaux souterraines. Le
captage a connu des dépassements de
normes pour plusieurs molécules phytosanitaires, notamment les triazines, et les
teneurs en nitrates augmentent constamment pour atteindre aujourd'hui 40 mg/l1.
« Le captage bénéficie d'un classement prioritaire qui implique d'engager une démarche de
protection. Le financement par l'Agence de l'eau
de l'usine de traitement d'eau potable a donc été

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