LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°07 - Juin 2016 - 2

À LA UNE

EAU/ASSAINISSEMENT

pratiques nécessite de nourrir
u n e vé r i t a b l e ré f l e x i o n .
« L'Agence de l'eau accompagne bien sûr les
collectivités dans cette démarche, affirme
David Humbert. Mais il faut profiter des
aides disponibles aujourd'hui, car elles pourraient se terminer avec le 10e programme. »
L'accompagnement de l'Agence de l'eau
se fait en effet sur plusieurs fronts. Elle
finance tout d'abord des audits des pratiques de désherbage et des plans de
gestion (à hauteur de 70 %), qui aboutissent à des préconisations adaptées.
Les plans de communication, indispensables pour informer et sensibiliser les
habitants, sont également subventionnés à hauteur de 70 %. Enfin, la mise en
œuvre préalable de ces actions par les
gestionnaires d'espaces verts leur ouvre
la possibilité d'un troisième type d'aide
financière : une subvention à hauteur de
50 % pour l'acquisition de matériel de
désherbage alternatif et d'aménagements paysagers permettant de limiter
voire supprimer l'usage des pesticides.

LOI LABBÉ :
UNE LOI
COURAGEUSE
ET AMBITIEUSE
La loi n°2014-110 du 06/02/2014
(dite loi Labbé), complétée par la
loi de transition énergétique pour
la croissance verte (juillet 2015),
interdit l'utilisation des
phytosanitaires pour l'entretien
des espaces verts, forêts et
promenades ouvertes au public
à compter du 1er janvier 2017,
et par les particuliers à compter
du 1er janvier 2019. De plus,
les pesticides ne seront plus en
libre-service dans les jardineries
dès janvier 2017.
Certes, les terrains de sport et
les cimetières, bien qu'accueillant
des publics sensibles, ne sont
pas visés par cette nouvelle
réglementation. Heureusement,
techniques alternatives et gestion
différenciée permettent de bannir
les pesticides de ces derniers
bastions et ainsi parvenir
réellement au « zéro phyto ».
Pour preuve, de nombreuses
expériences réussies fleurissent
sur le territoire Seine-Aval.
Bureaux d'étude et paysagistes
spécialisés sont là pour
accompagner les collectivités
dans cette voie verte, avec les
financements de l'Agence de l'eau.

2 - AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE : SEINE-AVAL

JUIN 2016

Rejet de substances
dangereuses :

UNE NOUVELLE
TECHNOLOGIE

Un dispositif de prétraitement des effluents industriels, financé
par l'Agence de l'eau, devrait être mis en eau cet été dans la vallée
du Commerce. Conçu initialement pour éliminer la N-nitrosomorpholine,
ce procédé technologique permettra également l'élimination
d'autres polluants.

out commence en mars 2012,
lorsque des teneurs anormalement élevées de N-nitrosomorpholine sont relevées sur le
captage du Becquet, ressource
en eau alimentant les communes
de Gruchet-le-Valasse et Bolbec (SeineMaritime). « Si la N-nitrosomorpholine est
classée cancérogène probable pour l'homme, elle
n'est soumise à aucune norme sanitaire en
France à cette époque », précise Sylvain
Lemarié, chargé d'opérations eau potable à
la direction territoriale Seine-Aval de
l'Agence de l'eau. En juillet, le site Oril In-

dustrie de Bolbec, qui fabrique les principes
actifs des médicaments Servier, est identifié
comme étant la source de rejets. La N-nitrosomorpholine n'est pas utilisée en tant
que telle sur le site. Elle est issue de la combinaison de la morpholine (un solvant utilisé par Oril) avec les composés azotés
présents au sein de la station d'épuration
(STEP), dont les effluents sont ensuite
rejetés à la source du Commerce. Fait inhabituel, la pollution migre à la fois au nordouest (vers la Manche) et au sud-est (vers la
Seine), contaminant ainsi plusieurs captages. En cause : une faille géologique, siège

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