LA LETTRE TERRITORIALE DE L’AGENCE DE L’EAU SEINE-NORMANDIE - SEINE AVAL - N°06 - Décembre 2015 - 4

M I L I E U X AQ U AT I Q U E S

LE MARAIS VERNIER

bientôt zone humide
d'importance internationale
Le territoire du marais Vernier-Risle maritime va prochainement rejoindre
les zones humides labellisées au titre de la convention de Ramsar.
Une première en Haute-Normandie, et une fierté pour les acteurs locaux
qui œuvrent depuis quarante ans à la préservation de ce patrimoine
naturel exceptionnel.

'est imminent, le marais Vernier et la Risle
maritime, qui forment l'une des plus vastes
zones humides du bassin Seine-Normandie,
vont obtenir le label Ramsar (cf. encadré). Il
faut dire que le marais Vernier, ancien
méandre de la Seine et plus grande tourbière
de France, constitue un milieu remarquable et préservé.
« La difficulté d'exploiter mécaniquement cette zone humide
par le passé a permis la préservation de son paysage unique,
refuge de nombreuses espèces rares et menacées », détaille
Gwendal Bodilis, chargé d'interventions spécialisé milieux aquatiques biodiversité à l'Agence de l'eau. Quant à
la Risle maritime, en connexion directe avec l'estuaire de
la Seine, elle accueille des nombreuses espèces de poissons
migrateurs telles que la truite de mer ou l'anguille.
Conscient de la fragilité de ce patrimoine unique, le parc
naturel régional (PNR) des Boucles de la Seine normande
a entamé, dès sa création en 1974, une politique d'acquisition, de restauration et d'entretien des zones humides
de son périmètre.

Une démarche collective
Très vite, le PNR obtient l'appui de l'Agence de l'eau.
Conjointement, ils mènent des opérations de grande
envergure sur le territoire. L'Agence a notamment financé une cellule pluridisciplinaire qui, après avoir dans un
premier temps étudié les zones humides du territoire,
s'engage dorénavant dans des opérations d'acquisition,
d'entretien et de restauration. La candidature au label
Ramsar, qui s'inscrit dans la continuité des actions menées par le PNR, on la doit à Thierry Lecomte, éminent
spécialiste des zones humides du territoire et administrateur Ramsar. C'est lui qui a convaincu la communauté
de communes (CC) de Quillebeuf-sur-Seine de porter le
dossier de labellisation, avec l'appui technique du PNR.
« Thierry Lecomte nous a expliqué l'intérêt du label, explique
Benoît Gatinet, président de la CC de Quillebeuf-surSeine. Nous avions à cœur de mener ce projet à bien ; nous

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DÉCEMBRE 2015

Le label Ramsar

Un outil de protection
et de valorisation

a convention de Ramsar
sur les zones humides
est un traité inter-
gouvernemental adopté en
1971 à Ramsar, en Iran. Entré
en vigueur en 1975, il
regroupe aujourd'hui 169 pays.
La France l'a ratifié en 1986.
Véritable cadre à la fois pour
l'action nationale et pour la
coopération internationale, la
convention de Ramsar est le
seul traité intergouvernemental
portant sur un écosystème.
Son objectif : favoriser la
conservation et l'utilisation
rationnelle des zones humides

et de leurs ressources
faunistiques et floristiques.
Pour être labellisés, les sites
doivent revêtir une importance
internationale démontrée en
termes écologiques,
botaniques, zoologiques ou
hydrologiques. Le label ne
constitue pas une mesure
réglementaire de protection
supplémentaire ; il valorise
les actions de gestion durable
et les acteurs qui les mettent
en œuvre.
En savoir plus :
www.ramsar.org/fr

avons donc rassemblé tous les acteurs concernés, dont les
communautés de communes voisines, Beuzeville et Pont-Audemer, afin de leur expliquer la démarche. » L'Agence a également accompagné le montage du dossier en finançant
la réalisation d'une étude préparatoire, qui a permis de
valider 6 critères d'éligibilité au label Ramsar. « Pour être
éligible, il suffit de remplir un critère sur les neuf existants,
rappelle Benoît Gatinet. Ce label est une reconnaissance de
nos efforts. Il nous reste maintenant à réfléchir à comment le
valoriser ». La remise du label aura lieu début 2016. « C'est
à la fois le couronnement d'une politique ambitieuse en faveur
des zones humides et le début d'un engagement international
à les préserver », conclut Gwendal Bodilis.

http://www.ramsar.org/fr

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