Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°66 - Jan./Fev. 2018 - 33

,

Ils l ont dit
CITATIONS DES PARTICIPANTS
À L'ATELIER EAU ET CLIMAT 2017 :
« Le vivant est le meilleur révélateur
du climat qui change »

C

omment faire de la nature une alliée dans un
contexte de changement climatique ?
C'était tout l'enjeu du
dernier atelier Eau &
Climat de l'agence de l'eau. Depuis
2008, cet événement organisé tous
les trois ans - avant le Forum mondial de l'eau - permet de réunir ceux
qui, de par leur nationalité ou leur
domaine d'expertise, n'ont pas l'habitude d'échanger, autour d'un thème
d'avenir. Au mois de septembre dernier,
c'est sur les solutions fondées sur la nature que maîtres d'ouvrage, techniciens,
chercheurs, bailleurs de fonds et entreprises
du monde entier ont, durant trois jours, partagé leurs expériences et connaissances. Définies par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), « les solutions
fondées sur la nature contribuent à la lutte contre
les changements climatiques tout en apportant
des bénéfices pour la préservation de la biodiversité. Ce sont des actions positives et "sans regret"
car elles apportent des avantages combinés sur les
plans environnementaux, économiques et sociaux. »

Un enjeu majeur
Si 2018 est l'année des Nations unies sur les
solutions fondées sur la nature, de nombreuses
politiques locales et nationales favorisent déjà
ce type de solutions dans le but de limiter la
vulnérabilité des territoires et d'améliorer leur
résilience. Fin 2016, le comité de bassin votait
notamment la stratégie d'adaptation au changement climatique du bassin Seine-Normandie, qui compte dans ses cinq recommandations de « s'inspirer de la nature ». Car le
constat est clair : favoriser les solutions vertes
pour maximiser les services écologiques
qu'elles rendent tout en protégeant la biodiversité est un défi majeur qui contribuera ef-

25%

D'ici à 2050, 25 %
des espèces pourraient
disparaître à cause du
changement climatique.

Gilles Boeuf, président du conseil
scientifique de l'Agence française
pour la biodiversité

« Cet atelier est très intéressant
pour moi car il va me permettre de
voir ce qui est techniquement mis
en œuvre ici et de le comparer
avec nos propres recherches et
nos propres résultats. »
Wilson Sousa Junior, professeur à
l'Institut de technologies aéronautiques
- Brésil

« Nous n'arriverons pas à relever
les défis du climat sans prendre
en compte les écosystèmes »
Sébastien Moncorps,
directeur de l'UI CN France

« Les solutions fondées sur la nature
sont des éléments très importants
des stratégies d'adaptation y
compris dans nos actions de
financement à l'international »
Laurent Michel, directeur général
de l'énergie et du climat au ministère
de la Transition écologique et solidaire

« Je suis venu présenter un cas d'étude
dans le delta du Rhône, en Camargue, et
qui consiste à restaurer des anciens salins
en un espace naturel qui va permettre
d'être un rempart contre les effets du
changement climatique et notamment
de pouvoir dissiper l'énergie des vagues »
Jean Jalabert, directeur général
Tour du Valat - France

ficacement et à l'atténuation, et à l'adaptation
au changement climatique. C'est pour contribuer à ce plaidoyer à l'échelle mondiale que
l'agence de l'eau et l'Agence française de développement (AFD), en partenariat avec le Partenariat français pour l'eau (PFE), l'Institut du
développement durable et des relations internationales (IDDRI), le Comité français pour
l'UICN et l'agence française pour la biodiversité (AFB), ont souhaité organiser cet événement. Comme l'a souligné le président du
comité de bassin, François Sauvadet, lors de
son discours d'ouverture : « S'il y a un message
que je souhaite faire passer, c'est qu'il y a urgence
à agir, à tous les niveaux. Nous sommes face à un
enjeu qui nécessite la mobilisation de tous. »
Et la mobilisation était au rendez-vous. Retours d'expériences locales françaises et étrangères, travail de groupe sur des problématiques

0,5°C

La conservation et
la restauration des aires
protégées à l'échelle mondiale
pourraient aider à éviter 0,5 °C
de réchauffement.

de territoires, visites de terrain... Durant toute
la durée de l'atelier, le dialogue a été soutenu.
S'il est une chose que cet atelier a su montrer,
c'est bien qu'il est possible de s'inspirer de mécanismes naturels pour permettre aux territoires de mieux s'adapter au changement climatique. D'autant que les solutions
multifonctionnelles (agroforesterie, restauration ou création de zones humides, réimplantation de mangrove, etc.) révèlent par ailleurs
de nombreux cobénéfices pour l'emploi, les
rendements agricoles ou encore la prévention
des risques liés à l'eau.

Des réflexions qui seront portées
lors des grands rendez-vous
internationaux
Outre la COP 23 de novembre dernier pendant
laquelle, une déclaration conjointe a été proposée à la signature de tous les partenaires
intéressés, à soutenir l'intégration des solutions fondées sur la nature dans leurs actions,
les échanges issus de cet atelier seront aussi
portés au Forum mondial de l'eau 2018. Ils
contribueront à enrichir la dynamique lancée
dans les bassins français pour s'adapter aux
changements climatiques en cohérence avec
la mise en œuvre des Objectifs de développement durable des Nations unies.
Camille Aulas
En savoir plus :

www.youtube.com/watch?v=gZfEYK_RFrY

JANVIER - FÉVRIER 2018 -

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http://www.youtube.com/watch?v=gZfEYK_RFrY
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