Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°65 - Septembre 2017 - 16

À L A U N E / Pour une gestion intégrée de l'eau en ville

Industrie

Réduire les coûts
de la gestion
des eaux pluviales

rganotechnie, installée à La Courneuve (Seine-SaintDenis), est une industrie biochimique qui fabrique
deux types de produits : un principe actif pharmaceutique
et de l'hydrolysat de protéine. Grosse consommatrice
d'eau, près de 64 250 m3 par an, l'entreprise vient de lancer une
étude afin de gérer ses eaux pluviales. « Aujourd'hui, les eaux
pluviales sont mélangées à nos rejets d'eaux sales. Non seulement
nous sommes assujettis à des taxes sur ces rejets mais en plus nous
sommes limités en volume de rejet à 150 m3 par jour. Or, la pluie
courante peut représenter jusqu'à 30 m3 par jour », explique Vincent
Julio, chargé HSE d'Organotechnie. L'industriel vient donc de
lancer une étude afin de déconnecter les eaux pluviales de ses
rejets. Deux solutions sont examinées conjointement : infiltrer
les eaux de pluie dans une friche mitoyenne pour l'aménager en
zone paysagère, et réaliser une toiture végétalisée afin
d'augmenter encore la surface d'infiltration. « La baisse des coûts
n'est pas notre seul moteur, détaille Vincent Julio. Notre entreprise
souhaite également être plus vertueuse. Soucieuse de son empreinte
environnementale, Organotechnie s'engage ainsi en matière de RSE
(sa responsabilité sociale et environnementale). Cette stratégie
se traduit, au niveau de ses activités de production, par l'économie
des ressources naturelles et par la réduction de l'impact de ses
activités sur l'environnement. Enfin, nous allons aussi y gagner en
cadre de travail : les espaces paysagers sont une vraie valeur ajoutée
pour le personnel ». L'Agence de l'eau soutient financièrement
cette étude et pourra accompagner les travaux qui en
découleront.

- SEPTEMBRE 2017

Fourqueux, dans les Yvelines, une opération de
requalification urbaine a permis la création d'un
Jardin des eaux, en plein centre-ville. « Nous avons
profité du réaménagement d'un hectare de terrain pour
mener une réflexion globale sur l'eau, explique Daniel Level, maire
de Fourqueux. Cette opération nous a permis de déconnecter les
eaux de pluie du réseau d'assainissement au profit d'une gestion à ciel
ouvert, mais aussi de rétablir deux sources présentes sur le site et de
créer un bassin permanent et un espace de promenade. » Distinguée
par le trophée Novatech 2016 et le prix Territoria 2016, cette
réalisation se caractérise par une succession de jardins en
terrasse qui forment, par temps de pluie, une cascade de bassins
« où l'eau chante et danse sur le granit gris », décrit le maire,
enthousiasmé par le retour des libellules sur la pièce d'eau où se
sont aussi installés une cane et ses canetons. Le Jardin des eaux
combine plusieurs techniques alternatives de gestion des eaux
pluviales : sur 10 mètres de dénivelé, une alternance de bassins
secs végétalisés et bassin en eau au point bas du parc qui
favorise l'infiltration, l'épuration et l'évapotranspiration. L'eau
qui s'infiltre pour des petites pluies, s'écoule par surverse pour
des pluies plus importantes sur les déversoirs en pavés disposés
en quinconce permettant son ralentissement avant de rejoindre
le ru de Buzot et se jeter dans la Seine. « Finalement, toutes les
contraintes du site, marécageux, enclavé et en pente, se sont révélées
des avantages », souligne le maire qui fait volontiers visiter son
Jardin des eaux à tous ceux qui s'intéressent à la gestion
intégrée des eaux pluviales.

Des collectivités, des industriels, des
aménageurs ont su faire de la gestion des eaux
pluviales un outil d'urbanisme et un facteur
d'amélioration. Des exemples à suivre.

Redécouvrir l'eau

Des eaux
pluviales qui
redessinent
la ville

Paysage

Aménagements d'hydraulique douce à La Courneuve

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