Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°65 - Septembre 2017 - 13

À LA UNE

URBANISME

Pour une gestion intégrée
de l'eau en ville
Urbanisation croissante, changement climatique, inondations,
pics de pollutions : pour répondre aux enjeux de demain, les villes
devront être plus vertes et plus bleues. Plus vertes pour laisser
plus de place à la nature et à la biodiversité et limiter les hausses
de température. Plus bleues, parce qu'une gestion intégrée
des eaux pluviales va de pair avec une renaturation de la ville.
En redonnant à l'eau droit de cité, celle-ci devient un élément
structurant de la ville. Hors des tuyaux, l'eau dans la ville peut
améliorer la qualité de vie et augmenter la résilience des villes
face aux aléas, inondations ou vagues de chaleur. Explications.

F
«

avoriser l'infiltration à la source et végétaliser
la ville » : c'est la première réponse de la stratégie d'adaptation au changement climatique
du bassin Seine-Normandie adoptée par le
comité de bassin en décembre 2016. Remettre de la nature dans nos centres urbains
n'est pas une simple question d'agrément mais une véritable nécessité. Les impacts du changement climatique
attendus sur le bassin comprennent une baisse des
précipitations, une diminution des débits d'eau et une
plus forte concentration des polluants dans les cours
d'eau, une hausse des températures avec davantage de
canicules estivales... La renaturation de nos villes répond
à l'ensemble de ces phénomènes. Laisser les eaux pluviales s'infiltrer directement au lieu de les canaliser
contribue à éviter les déversements d'eaux polluées par
le système d'assainissement, donc in fine la pollution
des milieux. La fraîcheur apportée par les végétaux arrosés par cette eau diminue les îlots de chaleur. Enfin,
une ville plus perméable génère moins d'inondations
par débordements de réseaux et ruissellements. Un
rapport sur le fonctionnement hydrologique du bassin
de la Seine remis par le préfet coordonnateur de bassin
au Premier ministre fin 2016 relève que les techniques
d'hydraulique douce, qui devraient être déployées en
zones rurales mais aussi urbaines « permettent de ralentir et de réduire les écoulements, d'améliorer l'infiltration
et... et de jouer à la fois sur les crues locales tout en apportant
en parallèle des bénéfices en termes de biodiversité, de stockage de carbone, de réduction de la pollution ». Remettre de la verdure au cœur de nos villes pour

En chiffres

18,3

millions d'habitants
sur le bassin
Seine-Normandie

millions d'habitants
en Île-de-France

millions d'habitants

raccordés aux
usines du Syndicat
interdépartemental
pour l'assainissement
de l'agglomération
parisienne (SIAAP)

250 km2

(2,5 fois la taille
de Paris)

de surfaces imperméabilisées

qui produisent
du ruissellement, sont
raccordés aux réseaux
de la zone SIAAP, qui
comprend l'essentiel des
projets du Grand Paris
SEPTEMBRE 2017 -

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