Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°64 - Avril 2017 - 14

À L A U N E / La stratégie d'adaptation au changement climatique

Des recherches sur les impacts
du changement climatique ont
lieu en France et sur le bassin
depuis au moins une quinzaine
d'années. Le dernier rapport
du GIEC simule les impacts
au niveau planétaire de quatre
scénarios, du plus volontariste
(celui où les émissions de gaz
à effet de serre décroissent) au
scénario « laisser-faire » dans
lequel les engagements pris
au niveau mondial ne sont pas
appliqués. Selon les différents
scénarios, la hausse du niveau
de la mer pourrait être de 30 cm
à 1 m en fin de siècle. Avec cette
hausse, une personne sur dix
dans le monde pourrait être
directement concernée par la
montée des eaux.
La stratégie d'adaptation du bassin, dans
sa version finale, a réellement été constituée à partir des pratiques et des propositions
locales respectant les grands principes de la stratégie : des actions « sans regret », contribuant à
l'atténuation, multifonctionnelles et dès que
possible fondées sur la nature, sans s'interdire
pour autant certaines réponses techniques ».

Onze mesures d'adaptation
illustrées
Il suffit de consulter le document pour s'en
rendre compte. Chaque réponse stratégique est
illustrée par des actions mises en œuvre sur le
bassin. Réponse 1 : favoriser l'infiltration des
eaux pluviales. Le schéma d'aménagement et
de gestion de l'eau (SAGE) Marne Confluence,
les villes des Mureaux ou de Crépy-en-Valois, la
commune de Crosne au bord de l'Yerres... autant de retours d'expériences dont tous peuvent
bénéficier. Réponse 2 : restaurer la connectivité
des cours d'eau et leur morphologie. Les politiques conduites par le syndicat de l'Orge, la
Commission locale de l'eau (CLE) Sarthe Amont,
14

- AVRIL 2017

« La principale conséquence du
réchauffement climatique est la diminution
des régions où il fait bon vivre »
Jean Jouzel

le Grand Troyes sont mises en avant. Et il en va
ainsi des 11 réponses stratégiques déclinées
dans le document adopté à l'unanimité par le
comité de bassin de l'Agence en décembre 2016.
Ces 11 grandes mesures d'adaptation, dont les
cinq premières ont été jugées prioritaires par le
comité d'experts (voir encadré ci-contre), sont
cohérentes avec la politique de l'eau actuelle.
Une meilleure infiltration, la réduction des pollutions, la restauration des milieux limitent en
effet les conséquences des baisses de débits et
de l'augmentation des températures. L'Agence
de l'eau doit aussi élargir son champ d'action :
protection de la biodiversité, zones d'expansion
des crues, trames vertes, état des sols, adaptation des variétés aux conditions locales... et
conjuguer mesures d'adaptation et mesures
d'atténuation. Les actions préconisées dans la
stratégie répondent à ces deux besoins : elles
permettent une meilleure réaction face aux
aléas climatiques, tout en participant à la limitation du réchauffement. Elles s'efforcent enfin
d'être durables et d'offrir des bénéfices multiples
(voir infographie ci-contre).

CINQ
RÉPONSES
STRATÉGIQUES
JUGÉES
PRIORITAIRES
* Favoriser l'infiltration à
la source et végétaliser la ville
* Restaurer la connectivité
et la morphologie des cours
d'eau et des milieux littoraux,
* Co-produire des savoirs
climatiques locaux
* Développer les systèmes
agricoles et forestiers durables
* Réduire les pollutions à la
source.

Que dit la science ?

Table des matières de la publication Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°64 - Avril 2017