Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°63 - Décembre 2016 - 11

en évidence des faiblesses qui ne nous permettraient pas
de résister à des crues plus importantes. Nous avons notamment dû faire face à des problèmes de reflux des eaux
usées car le sol était gorgé d'eau et nous avons découvert
qu'un certain nombre d'installations comme les pompes
de relevage étaient en limite de performance.

Pensez-vous que le risque d'inondation
doit être davantage intégré dans les
priorités de votre collectivité ?

ponibles, force est de constater que le volet inondations
est le parent pauvre des politiques publiques. À titre
d'exemple, les programmes d'action de prévention des
inondations (Papi) sont de gros dossiers qui demandent
aux collectivités d'engager de longues et coûteuses
études avant d'être labellisées et de pouvoir bénéficier
d'aides financières. Arrêtons de faire des plans qui demandent deux ans d'instruction avec le risque d'être au
final en décalage avec les réalités des territoires. Les
collectivités ont besoin d'outils plus souples pour pouvoir prendre sans attendre les mesures qu'elles sont
parfaitement capables d'identifier à partir d'une vision
globale et d'un inventaire de leurs priorités.

F.C. : Notre mission en tant que syndicat intercommunal intègre depuis toujours l'objectif de mener avec les
communes une politique de prévention et d'anticipation. Cela étant, un effort important reste à faire en
amont pour retenir les eaux dans les zones rurales. Des
solutions techniques et juridiques existent. Elles sont
connues mais elles avaient été mises de côté car le sol
est une composante de l'outil de travail des agriculteurs.
Il nous faudra poursuivre sans délai les actions de création de zones enherbées et de restauration des zones
humides.
I.M. : La préservation des zones humides, la création de retenues d'eau « Il faut que chaque
ou la mise en œuvre de nouvelles politique publique
stratégies d'adaptation comme la
prenne en compte
construction de bâtiments sur pilotis
sont des sujets sur lesquels nous tra- la question de l'eau
vaillons également dans le cadre de et que l'on crée
l'élaboration de notre 3e plan départemental de l'eau. Nous souhaitons des synergies
créer une synergie entre la gestion des entre les différents
milieux naturels et le risque inonda- acteurs avec l'idée
tion. Nous prévoyons de prioriser nos
actions en fonction du degré de vul- de mutualiser les
nérabilité des personnes et des biens moyens. On ne peut
avec l'objectif d'agir sur l'aménage- pas travailler que
ment du territoire, en proposant des
outils de gestion et des stratégies dans l'urgence. »
adaptés aux communes et aux inter- �oline Millot
communalités.

Comment améliorer la cohérence
entre politique de l'eau et politique
des inondations ?

I.M. : En mobilisant tous les acteurs. Il faut que chaque

La conseillère
départementale

ISOLINE MILLOT
Maire de la petite commune de
Diant (77) et vice-présidente du Conseil
départemental de la Seine-et-Marne en
charge de l'environnement et du cadre
de vie, Isoline Millot est membre
du comité de bassin.
© Julian
Renard

politique publique prenne en compte la question de l'eau
et que l'on crée des synergies entre les différents acteurs
avec l'idée de mutualiser les moyens. On ne peut pas
travailler que dans l'urgence. La question des inondations n'est pas un sujet isolé, elle fait à ce titre partie
intégrante du plan départemental de l'eau. Celui-ci devra ensuite être communiqué largement pour apporter
une information optimale en local ; c'est pourquoi il est
doté d'un volet gouvernance.
F.C. : Entre la gestion de l'eau, qui relève des politiques
de bassin-versant, et la prévention des risques, qui relève
de l'État, lequel nous dit qu'il n'y a plus de crédits dis-

Catherine Salon

DÉCEMBRE 2016 -

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