Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°61 - Juin 2016 - 21

Les clés
pour comprendre

En France, les réseaux
d'eau potable représentent
plusieurs centaines
de milliers de kilomètres
- soit l'équivalent de 23 fois
la circonférence de la Terre -
et un patrimoine évalué
à 100 milliards d'euros.
Selon l'Observatoire national
des services publics
d'eau et d'assainissement,
le rendement moyen
de ces réseaux est de 76 %.
Les fuites entraînent à elles
seules une perte annuelle
de 1 milliard de mètres cubes
d'eau potable, soit un
sixième de la production.

lorsque son ILP est inférieur à 7 et mauvais s'il est supérieur à 15. Ces analyses sont renouvelées chaque
année afin d'assurer le suivi de l'évolution de la qualité
du réseau.

Quels sont les leviers pour augmenter
ce rendement ?

O.B. : La connaissance de l'état des réseaux est priori-

taire. C'est pourquoi la première action entreprise dans
le cadre d'un diagnostic consiste à sectoriser le réseau
pour localiser précisément les fuites. Cette première
étape permet très souvent d'identifier les fuites grossières et d'établir un programme de travaux d'urgence.
Le deuxième levier d'action, c'est la rapidité d'intervention entre la détection de la fuite et sa réparation. En
effet, une fois la fuite identifiée, les collectivités doivent
mettre en place les subventions ou les prêts bancaires
et prendre en compte les délais nécessaires au lancement
des appels d'offres puisqu'il s'agit de marchés publics.
Des fuites identifiées peuvent ainsi continuer à couler
24 heures sur 24 pendant des mois avant d'être réparées.
Pour pallier ces difficultés, les collectivités ont la possibilité d'opter pour des marchés à bon de commande ou
encore de gérer leur réseau en régie, ce qui leur permet
d'engager des réparations immédiates.

Quel est l'intérêt pour une collectivité
d'engager un diagnostic ?

O.B. : Depuis la loi Grenelle 2, qui vise à réaliser 20 %
d'économies d'eau sur les prélèvements d'ici à 2020, les
collectivités sont incitées à mettre en place un plan de
gestion patrimoniale de leur réseau pour limiter les taux
de perte. Le décret du 27 janvier 2012 va plus loin et
impose un rendement des réseaux d'eau potable supérieur à 65 % + 1/5 de l'indice linéaire de consommation.
Si l'objectif n'est pas atteint, des sanctions financières
sont prévues sous la forme d'un doublement de la redevance prélèvement. Pour les collectivités, il est donc
important de prioriser les travaux. C'est l'objet du diagnostic qui établit des plans d'action priorisés de 1 à 4
selon qu'ils permettent de gagner plus ou moins de
points de rendement. Au-delà des gains immédiats, le
diagnostic établit un programme pluriannuel de travaux
pour renouveler le patrimoine sur un nombre d'années
défini et récupérer les pertes de rentabilité. La collectivité dispose ainsi de tous les éléments pour mettre en
œuvre une gestion patrimoniale de son réseau d'eau
potable qui réponde aux exigences réglementaires et
aux attentes d'usagers de plus en plus sensibilisés à la
préservation de la ressource.
Catherine Salon

En savoir plus : Consultez
le guide pour la réduction
des pertes d'eau potable
dans les réseaux :
www.astee.org/production/
reduction-des-pertesdeau-des-reseaux-dedistribution-deau-potable-guide-pour-lelaboration-du-plan-dactions/

JUIN 2016

http://www.astee.org/production/

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