Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°61 - Juin 2016 - 20

INTERVIEW

OLIVIER BAYRAC :

« Connaître l'état des
réseaux d'eau potable
est prioritaire »
Olivier Bayrac est directeur Eau et assainissement
du groupe SOGETI Ingénierie et membre du bureau de la
section interrégionale ouest de l'Association scientifique
et technique pour l'eau et l'environnement (ASTEE).

Qu'entend-on par « pertes d'eau »
dans les réseaux d'eau potable ?

OLIVIER BAYRAC : La définition nous est donnée par le
législateur. Selon le décret 2007-675 du 2 mai 2007, on
entend par perte d'eau les pertes occasionnées sur le réseau de distribution, c'est-à-dire entre les ouvrages de
production ou de mise en distribution de l'eau potable et
le compteur des usagers. Pour déterminer ces pertes et
établir le taux de rendement d'un réseau, on soustrait le
volume consommé autorisé du volume d'eau mis en distribution. Le volume consommé autorisé, c'est le volume
comptabilisé par les compteurs abonnés auquel vient
s'ajouter le volume dit de service, nécessaire au lavage

« Le diagnostic permet
à la collectivité de mettre
en œuvre une gestion
patrimoniale de son réseau
d'eau potable qui réponde
aux exigences réglementaires
et aux attentes d'usagers. »
Olivier Bayrac

JUIN 2016

des réservoirs et aux bornes incendie. Selon
l'Observatoire national des services publics
de l'eau et de l'assainissement, le taux de rendement des réseaux est de 76 %. Cette
moyenne nationale ne doit cependant pas
occulter le fait que les performances des réseaux d'eau potable peuvent varier du simple
au double. Certaines collectivités rurales enregistrent aujourd'hui encore des rendements de 40 %
tandis que l'on atteint 85 % en milieu urbain.

Qu'est-ce qu'un bon rendement ?

O.B. : On estime communément qu'au-delà de 90 %

pour les collectivités urbaines et 75 % pour les communes rurales, le taux de rendement du réseau est très
bon. Cela étant, le rendement n'est pas le seul paramètre
pris en compte pour estimer la qualité d'un réseau.
L'indice linéaire de pertes en réseau (ILP) permet une
approche plus fine puisqu'il s'agit d'une estimation du
volume d'eau moyen perdu par jour pour 1 km de réseau.
Il est utilisé en complément de l'indice linéaire de
consommation (ILC) qui permet de caractériser la densité d'un réseau de distribution d'eau potable en ramenant le volume de consommation autorisé au linéaire
de canalisation. On peut ainsi définir trois types de
réseaux : rural (ILC inférieur à 10 m3/km), semi-urbain
(ILC compris entre 10 et 30 m3/km) et urbain (ILC supérieur à 30 m3/km). Un réseau rural est considéré
comme étant de bonne qualité si son ILP est inférieur
à 1,5 m3 par jour et par kilomètre de réseau, et mauvais
s'il est supérieur à 4. Un réseau semi-urbain est de
bonne qualité si son ILP est inférieur à 3 et mauvais s'il
est supérieur à 8. Un réseau urbain est de bonne qualité

Parcours

1981

Diplômé de l'École
nationale du génie
de l'eau et de
l'environnement
(ENGEES) de
Strasbourg.

1994

Après 14 années
passées à
l'international en
tant qu'ingénieur
développement rural
pour l'accès à l'eau,
intègre le groupe
SAFEGE puis
GUIGUES
environnement.

2009

Rejoint SOGETI
ingénierie en tant
que responsable de
l'agence Ouest.

2016

Prend la direction
des activités eau
et assainissement
du groupe.

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