Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°60 - Décembre 2015 - 30

Grues cendrées.

voies de migration
sur les 10 qui traversent la
France passent par le bassin
Seine-Normandie.

Maritime, les pinsons et les grives élisent domicile en milieu bocager. « C'est la diversité des milieux
qui assure le bon hivernage de toutes les espèces », insiste
Christophe Hervé, directeur de la Ligue pour la protection des oiseaux de Champagne-Ardenne. Quel que soit
l'habitat le plus favorable, deux conditions doivent être
réunies : la présence de nourriture et la possibilité de se
reposer. « Pour lutter contre le froid, les oiseaux migrateurs
ont besoin de nourriture en quantité suffisante, explique
Fabrice Gallien. Mais cela ne suffit pas. La tranquillité est
également un élément essentiel car fuir un quelconque dérangement implique un gaspillage énergétique. »

LES ZONES HUMIDES,
LA PRIORITÉ DE L'AGENCE
Aides à la gestion des milieux humides, suivis
écologiques, missions de surveillance, études
ponctuelles... l'Agence de l'eau s'implique aux côtés
des associations ornithologiques pour protéger les
oiseaux et leur habitat. La pédagogie n'est pas en
reste. À titre d'exemple, les interventions menées en
milieu scolaire avec la Ligue pour la protection des
oiseaux en Champagne-Ardenne. Le but : sensibiliser
les jeunes à la problématique de la préservation
des milieux naturels. Des opérations « nécessaires dès
le plus jeune âge, à l'heure où la conscience écologique
se développe », insiste Christophe Hervé.

DÉCEMBRE 2015

Plus de 50 000

oiseaux d'une cinquantaine
d'espèces hivernent sur la zone
classée au titre de la convention
internationale Ramsar de
Champagne humide.

Les menaces qui pèsent
sur les oiseaux migrateurs
Le changement climatique a quelques effets sensibles
sur la migration des oiseaux. Ainsi, l'alouette haussecol ou le bruant des neiges, des passereaux qui nichent
au Nord de l'Europe et hivernaient encore il y a peu
sur les côtes normandes, y sont de plus en rares, préférant probablement hiverner plus au Nord, puisque
les conditions les y autorisent dorénavant. Mais le
changement climatique n'est pas la menace principale
pourvu que les oiseaux migrateurs, où qu'ils passent
l'hiver, puissent trouver des milieux capables de les
accueillir. Or, « l'artificialisation de l'estuaire de la Seine,
qui reste l'une des plus grandes roselières de France, l'assèchement des zones humides ou encore l'extension urbaine
sur les terres agricoles réduisent fortement la capacité
d'accueil des milieux », détaille Fabrice Gallien.
À long terme, c'est la conservation des espèces qui est
en jeu. Au-delà de la préservation des habitats existants, l'heure est aussi à la colonisation de milieux de
substitution devenus nécessaires à la survie de certaines espèces, comme par exemple les zones agricoles
où nichent désormais les busards. Ou encore, en Champagne-Ardenne notamment, où « des plans d'eau artificiels comme le lac du Der, apparus suite à la construction
de barrages réservoirs, accueillent aujourd'hui de nombreux
oiseaux », décrit Christophe Hervé.
Camille Aulas

N AT U R E E N F Ê T E

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