Confluence, le magazine de l’Agence de l’eau Seine-Normandie - N°59 - Août 2015 - 5

PANORAMA

Interview

Jean-François Carenco
Nommé président du conseil d'administration de l'Agence de l'eau
Seine-Normandie par décret du 3 avril 2015, Jean-François Carenco,
préfet de la Région Île-de-France, préfet de Paris et préfet coordonnateur
de bassin, succède à Jean Daubigny, qui occupait ces fonctions
depuis décembre 2012.

Quels sont les grands chantiers
en cours ?

JEAN-FRANÇOIS CARENCO : Cette année est une étape
importante pour les acteurs de la politique de l'eau. En
effet, plusieurs documents de planification portant sur
la qualité des rivières et des nappes, les inondations, le
milieu marin ou encore les poissons migrateurs, devront
être adoptés avant la fin de l'année. Parmi ceux-ci, je
serai amené à arrêter au mois de décembre 2015, après
adoption par le comité de bassin, le Schéma directeur
d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) défini
pour les années 2016 à 2021. Le SDAGE est notre stratégie pour atteindre le bon état des masses d'eau de
surface (rivières, lacs, plans d'eau, littoral) et des masses
d'eau souterraines sur le bassin Seine-Normandie. C'est
un document très important que je souhaite voir partagé par tous les acteurs.
Je tiens à saluer le travail réalisé par les instances de
bassin, les services de l'État et ceux de l'Agence de l'eau.
Il a permis de lancer, dans les délais requis, la consultation du public et des assemblées, qui ont ainsi pu
exprimer leur avis sur le SDAGE durant le premier semestre de l'année 2015. Je remercie également tous
ceux qui ont répondu à la consultation car leurs contributions vont permettre d'améliorer le projet.

Quelles sont les priorités pour le bassin
Seine-Normandie ?

J.-F. C. : Il convient d'être particulièrement attentif à

riser, à terme, une organisation des maîtres d'ouvrage à
l'échelle des bassins-versants.
Pour ce qui concerne le financement de la politique de
l'eau, l'Agence de l'eau est amenée à procéder à la révision
à mi-parcours de son 10e programme, qui sera soumis
à l'adoption des instances de bassin d'ici la fin de l'année
2015. Cet exercice revêt une importance considérable
car il est le principal instrument pour financer la mise
en œuvre de la directive-cadre sur l'eau.
Il représente l'assurance d'un financement pluriannuel
d'intervention de l'ordre de 4,4 milliards d'euros, notamment dans les territoires les plus ruraux du bassin SeineNormandie, dont l'impact socio-économique est positif.
Le 10e programme d'intervention de l'Agence est le
principal outil de mise en œuvre du SDAGE. Ce sont
des sommes considérables.
Enfin, à l'heure où la lisibilité de l'action publique est
un enjeu fort pour les citoyens et les
acteurs économiques, je serai attaché
à ce que les actions dans le domaine
de l'eau soient concrètes, lisibles et
reconnues.
J'ajoute une nouvelle priorité, que je
souhaite faire partager à tous : le débit de la Seine, c'est-à-dire le soutien
d'étiage et l'écrêtement des crues. Je ne
suis pas sûr de la qualité de nos réponses
à terme, en raison du changement climatique. Je veux lancer ce travail avec
tous les acteurs concernés.
© Service régional de communication interministériel

la restauration de l'hydromorphologie des cours d'eau
et aux enjeux des pollutions diffuses, principaux défis de notre prochain SDAGE. Je
« Les actions dans
suis personnellement très attaché à la protection des captages. La recherche de solule domaine de
tions doit se faire en étroite liaison avec
l'eau doivent être
les acteurs des territoires et notamment
concrètes, lisibles
la profession agricole.
Je suis également particulièrement attentif
et reconnues. »
à la mise en œuvre de la compétence gestion
des milieux aquatiques et prévention des
Jean - �ançois Carenco
inondations (GEMAPI). L'évolution des
PRÉSIDENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION
DE L'AGENCE DE L'EAU SEINE-NORMANDIE
syndicats actuels devrait permettre de favo-

AOÛT 2015

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