ifremer n°104 journal le marin du 29 aout 2008 - 1

Les nouvelles de l Action COP La participation des professionnels dans le cadre d’ObsMer se fait effectivement sur la base du volontariat. Les techniciens de l’Ifremer, chargés de réaliser ces observations, sont confrontés à des obstacles de différentes natures (administratifs, image de l’Ifremer, contraintes à bord). Le projet COP mène une réflexion sur les différents aspects de la relation entre les scientifiques et les pêcheurs professionnels et proposera des outils aux observateurs. Il s’est articulé en trois phases : 1/ Une enquête qualitative auprès de 10 observateurs du SIH a cherché à comprendre les difficultés rencontrées, les besoins et les attentes en termes d’outils de communication de ces techniciens halieutes ; 2/ Une autre enquête qualitative auprès de 15 pêcheurs professionnels s’est intéressée à la perception de ces observations par les professionnels et aux moyens de communication susceptibles de leur convenir ; 3/ À partir de la synthèse des deux enquêtes, des recommandations pour la production d’outils de communication ont pu être produites. Selon les observateurs, les pêcheurs qui acceptent de participer à ObsMer ont généralement une vision de la pêche à long terme. Ils regroupent des jeunes inquiets pour leur avenir et des anciens qui veulent transmettre leur métier, leur affaire à leurs enfants. Ils se préoccupent de la pérennité de la pêche et de la durabilité de la ressource. Les professionnels qui refusent les embarquements sont plutôt réfractaires à l’Ifremer. Leur attitude pourrait être liée à une communication pas toujours facile entre les scientifiques et les pêcheurs, générée par l’idée que l’institut participe à la prise des décisions politiques européennes. La démarche du COP tend à faciliter l’accueil des observateurs sur le terrain, en expliquant la qualité de la démarche scientifique du SIH et la nécessité d’un recueil de donnée la plus objective possible pour livrer une analyse juste. Elle espère amener les professionnels à prendre conscience de la pertinence et de l’intérêt de ces études pour la pêche. numéro SEPTEMBRE 2008 Observer pour mieux comprendre L’Ifremer multiplie les campagnes à la mer sur des navires professionnels pour porter le regard le plus juste sur l’état des populations marines et l’activité de pêche. La démarche COP (Communication Observateurs Professionnels) contribue à améliorer les relations entre l’univers de la pêche et celui de la science, pour garantir la qualité des observations. Interview © Ifremer / Olivier Dugornay À bord du Loreleï, au mois de juillet, l’équipage trie la capture pendant que les observateurs pèsent des échantillons. Stéphanie Mahévas Responsable du projet Mequapro “ Pour un véritable partenariat P Quel a été votre parcours jusqu’à votre fonction actuelle ? J’ai suivi un cursus universitaire en Mathématiques appliquées, puis réalisé une thèse sur le fonctionnement des réseaux de communication informatique à haut débit. J’ai ensuite été recrutée en 1998 à l’Ifremer qui recherchait un modélisateur en mathématiques, intéressé par des approches appliquées à l’halieutique. Aujourd’hui, je développe des modèles décrivant le fonctionnement des pêcheries et j’étudie l’impact de mesures de gestion, telles que les aires marines protégées sur les pêcheries. Je suis actuellement responsable du projet Mequapro, lié au programme Sidepêche, dans lequel on retrouve le SIH. COP est une action de Mequapro pour améliosuite page 2 f OBJECTIF QUALITÉ « L’action COP, lancée en novembre 2007, cherche à développer des outils concrets pour améliorer les échanges entre les observateurs et les pêcheurs, poursuit Stéphanie Mahévas. Cette communication observateurs - pêcheurs conditionne la qualité des observations ». du 29 Août 2008 Les nouvelles de l’Ifremer n°104 publiées dans “ L es informations récoltées lors d’une marée effectuée avec un pêcheur, complètent celles apportées par les campagnes à bord des navires scientifiques, les échantillonnages en criée ou encore les enquêtes économiques. La qualité des données recueillies à bord des navires professionnels est sans conteste une condition sine qua non pour contribuer à comprendre et gérer de façon durable l’écosystème marin. Les pêcheurs qui participent à ces études le font de manière volontaire, conscients de l’intérêt et de l’enjeu de ces observations. Échantillonner, collecter, stocker, mettre à disposition… C’est le rôle du Système d’Information Halieutique (SIH) de l’Ifremer. Il apporte un soutien à l’ensemble des programmes de recherche et des missions d’avis et d’expertise de l’institut. Opérationnel sur la façade Mer du Nord – Manche – Atlantique depuis 2001, il a été étendu à la Méditerranée (hors Corse) depuis 2002, puis à partir de 2005, aux DOM. Ses quatre grandes actions de recueil de données sont les statistiques de pêche, les enquêtes économiques, l’échantillonnage des captures commerciales et les campagnes à la mer. « Le SIH n’est pas seulement une base de données, rappelle Stéphanie Mahévas, responsable du projet Mequapro (Méthodes Qualité Produit). Il s’agit d’un système destiné à répondre à des questions scientifiques, doté d’une vision prospective. Cela implique de s’interroger sur la nature des données pertinentes pour l’avenir ». C’est dans cet esprit qu’a été créé en 2003 ObsMer (Observation à la Mer), une action Ifremer pour embarquer régulièrement à bord des navires professionnels, afin d’observer l’ensemble des captures au cours d’une marée et la stratégie de pêche. Les informations issues de ces différentes actions sont stockées dans une base de données communes, Harmonie. Leur qualité et leur exploitation optimales constituent les objectifs du projet Mequapro. © Ifremer / Olivier Dugornay

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