ifremer n°102 journal le marin du 30 mai 2008 - (Page 3)

Les nouvelles de l Océanographie opérationnelle Entretien Pierre Bahurel - Directeur de Mercator Océan « Vers un service opérationnel européen » P Pouvez-vous nous présenter votre structure et votre fonction ? Mercator Océan, le centre français de prévision océanique hauturière, est un groupement d’intérêt public créé en 2002 par le CNES, le CNRS, l’Ifremer, l’IRD, Météo-France et le SHOM. Il répond à une idée née en 1995 de réaliser de la prévision des océans comme on le fait pour le temps. Le premier bulletin en 2001, réalisé pour l’Atlantique Nord, a démontré la faisabilité de cette idée et a motivé la création d’une structure pour atteindre une couverture de tous les océans et aller vers l’opérationnel. En 2006, le mandat a été renouvelé pour cinq ans, avec l’objectif de créer le centre de référence européen. référence sur l’océan mise à disposition des spécialistes de différents domaines. Les experts de l’Ifremer interviennent alors à ce niveau de valorisation et d’expertise, comme ceux impliqués dans l’océanographie côtière avec Prévimer. Leurs propres systèmes sont clients des informations du large fournies par Mercator Océan. P Le futur passe désormais par MyOcean ? Mersea a mis en place l’organisation, le réseau, créé un groupe et développé un système qui a démontré la faisabilité. MyOcean assure la phase suivante dédiée à la transition vers un service opérationnel. C’est l’un des éléments prioritaires du programme européen GMES. Dans les trois ans à venir, MyOcean doit rendre réel ce « Marine Core Service », qui désigne cette nouvelle capacité à fournir des informations fiables sur l’état de l’océan : température, salinité, courants marins… Mercator Océan, chef de file de ce projet ambitieux qui réunit 28 pays, confirme après l’Ifremer et le succès de Mersea le réel leadership de la France sur la discipline. Et donc sa responsabilité. Nous sommes dans le cadre d’un service public, qui doit donner à chacun l’accès aux connaissance essentielles sur sa planète, son océan… La disponibilité d’une telle information (notre océan numérique) doit ouvrir sa valorisation vers la sécurité, la marine marchande, l’industrie offshore… C’est en garan- P Quels sont vos rapports avec Mersea ? Mersea a reproduit au niveau européen l’ambition et l’organisation imaginées pour l’OO en France et qui a été un succès : lier opérationnel et recherche, observations et modèles, réseaux d’expertise et centres de spécialité. Mercator Océan a développé sous mandat européen le système principal européen de prévision océanique qui place l’Europe, et donc la France, aux premiers rangs internationaux, et dirigé par ailleurs la préparation d’une organisation européenne pré-opérationnelle multi-centres. Nous avons désormais un potentiel de prévision globale et une véritable reconnaissance de la part de l’Union Européenne de cette mission. P Quel est le rôle de l’Ifremer ? L’Institut fournit toutes les informations in situ. Le rôle de Mercator Océan ne commence qu’une fois cette collecte effectuée. Nous injectons les informations et les couplons avec celles des satellites dans des modèles d’océans 3D. C’est notre cœur de métier. Nous élaborons alors une information de tissant une telle information qu’on permettra aux différents marchés avals de se développer, d’investir en confiance pour valoriser cette innovation numérique dans les nouveaux services aux utilisateurs. Pour cela, il faut créer un véritable centre opérationnel Mercator pour pérenniser les systèmes. + d’infos sur Mercator Océan : http://www.mercator-ocean.fr/ Entretien Patrick Poupon - Directeur du Pôle mer Bretagne « Créer de la valeur ajoutée » l’innovation en suscitant les projets collaboratifs, en réunissant les acteurs de la recherche et de l’entreprise. L’Ifremer est très présent à plusieurs titres : dans la gouvernance, puisque le directeur du centre Ifremer de Brest est membre du bureau ; dans l’ingénierie, car beaucoup de personnels de l’institut interviennent dans le cadre du pôle, et enfin sur le volet scientifique de nombreux projets. tion offshore ou en renouvelable ; ou encore pour accompagner de futurs développements de ferme aquacoles offshore. Le projet Prévicot créera de la valeur ajoutée à partir de la recherche Prévimer en développant des services commerciaux. Ce projet labellisé vise à développer des produits spécifiques de description et de prévisions océaniques en zone côtière. Il est par ailleurs indispensable de travailler sur les outils de recueil d’informations en amont. Le projet NOSS a permis la mise au point de nouveaux capteurs de salinité à base de technologie optique. sont pas forcément encore explorés. Je pense aux assurances par exemple, qui ont des besoins d’évaluation précise des risques en matière de construction sur le littoral, d’implication sur les côtes des changements climatiques… C’est notre vocation que de promouvoir ces projets et, en réunissant des informations pertinentes, d’aider les acteurs du pôle à définir leur stratégie. Mais c’est aux entreprises d’aller vendre leur savoir et leur produit. De véritables marchés existent à l’échelle européenne, avec le projet GMES notamment. Mais il faut clarifier l’encadrement de l’accès aux données brutes, gratuit ou non, ce qui constitue un enjeu stratégique. Les cartes ne sont pas encore distribuées. Mais vu la qualité des acteurs privés et publics, des rapports entre recherche et industrie en Bretagne et en France, nous avons vraiment des atouts. + d’infos : http://www.pole-mer-bretagne.com P Que représente de votre point de vue, le concept d’océanographie opérationnelle ? © DR P Quel rapport votre structure entretient-elle avec l’Ifremer ? Le pôle mer Bretagne, dont j’assure la direction, est l’un des 71 pôles de compétitivité en France, et l’un des 17 à vocation mondiale, au même titre que son frère jumeau le pôle mer PACA. Notre rôle est de participer au développement économique par Les nouvelles de l’Ifremer n°102 Il est très concret et nous le retrouvons dans les diverses thématiques du pôle : sécurité et sûreté maritimes ; naval et nautisme ; énergies marines ; ressources biologiques ; environnement. L’OO offre des opportunités en matière de sécurité par exemple, pour appuyer des situations d’intervention délicates ou de catastrophes naturelles ; d’énergie, pour réduire les risques et optimiser économiquement les travaux d’exploration et d’exploitadu 30 Mai 2008 P Quelles sont les étapes de développement futur de l’océanographie côtière opérationnelle ? Des investissements importants ont été réalisés en matière de R&D et la recherche continue à évoluer. Nous souhaitons contribuer à valoriser cette recherche sur le plan économique. L’objectif est de gagner des parts de marchés dans des secteurs qui ne publiées dans © Ifremer / Francine Loubrieu http://www.mercator-ocean.fr/ http://www.pole-mer-bretagne.com

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