ifremer n°102 journal le marin du 30 mai 2008 - (Page 1)

Les nouvelles de l Ils vont désormais répondre à des demandes sociétales croissantes sur la description et la prévision de l’état physique, biogéochimique et des écosystèmes de l’océan du large à la côte (conception d’une météorologie de la mer, branchement de systèmes d’alerte, suivi environnemental), l’analyse rétrospective et les études de scénarios (changement climatique, gestion écosystémique des pêches et contaminations d’origine anthropique). Des sujets de recherche associés sont identifiés : affiner les modèles pour une reproduction réaliste des processus physiques et surtout biologiques ; développer les méthodes d’assimilation de données pour améliorer les prévisions L’innovation constitue l’une des clés de la réussite de la compétitivité française et européenne dans ce domaine qu’il faudra préserver. L’OO devra aussi consolider et pérenniser les systèmes d’observation, au large et à la côte. L’in situ requiert des moyens pour poursuivre le déploiement de flotteurs profilants Argo, avec une progression de la gamme des capteurs pour accéder à des variables biogéochimiques. Les mesures près de la côte devront être densifiées en lien avec la surveillance environnementale. Les observations satellitaires devront être pérennisées avec, en particulier, l’altimétrie de haute précision (série Jason). Il faudra aussi profiter pleinement des nouvelles missions satellitaires (salinité) et améliorer l’exploitation de la très haute résolution satellite pour le large et la côte. L’autre grand défi est de mettre en place des organisations pérennes, condition indispensable au développement d’un service public et d’un marché aval d’applications. L’OO française a pris une avance au niveau européen dans le domaine hauturier, et dispose d’un bon capital d’initiatives pour le côtier. Sur cette base, un système en complète synergie large-côte, physique-biologie, doit rapidement voir le jour. + d’infos : les Nouvelles de l’Ifremer n°93 et n°88 : http://wwz.ifremer.fr/institut/actualites/les_nouvelles_de_l_ifremer/2007 numéro JUIN 2008 Océanographie opérationnelle Un regard global sur l’Océan La mise en œuvre de systèmes d’observation, d’analyse et de prévision océanique, dans le cadre de l’océanographie opérationnelle, va demain révolutionner notre rapport quotidien avec les mers du globe. La France participe très activement à ces recherches et développements. Interview © Mercator Océan Les systèmes de l’océanographie opérationnelle s’appuient sur des réseaux de mesures satellites et in situ, des modèles numériques et des méthodes d’assimilation de données. Pierre-Yves Le Traon Responsable du programme Observatoire de l’Océan à l’Ifremer Une véritable surveillance de l’océan V P Quel a été votre parcours jusqu’à cette fonction ? Je suis à l’Ifremer depuis presque trois ans comme responsable de programme. J’ai été auparavant directeur adjoint de la Direction Océanographie Spatiale de la société CLS à Toulouse. J’ai principalement travaillé au développement de l’océanographie spatiale (en particulier l’altimétrie satellitaire) et de l’OO en participant notamment à Mercator et à l’expérience internationale Godae. UNE VISION DÉTAILLÉE Les systèmes existants sont capables d’utiliser les observations satellites et in situ, les modèles et l’assimilation de données afin de produire une vision intégrée et détaillée de l’état physique (température, salinité, courants) passé, présent et futur de l’océan. Des couplages ont été développés avec la biogéochimie et les écosystèmes (en particulier pour le côtier), dans un mode pré-opérationnel. Les systèmes d’OO ont servi un nombre croissant d’applications, qu’elles soient institutionnelles (météorologie, sécurité maritime, défense, suivi environnemental, gestion des ressources) ou privées. du 30 Mai 2008 P En quoi consiste ce programme et quel est votre rôle ? Le programme regroupe les activités de recherche et de développement sur les systèmes d’obsersuite page 2 f Les nouvelles de l’Ifremer n°102 publiées dans “ isant à obtenir des paramètres et des indicateurs sur les états physique, chimique et biologique de l’océan, l’océanographie opérationnelle (OO) permet de donner une vision détaillée synoptique et continue de l’océan. Les applications de ce système qui fonctionne en temps réel ou différé, sont multiples : suivi de l’environnement et du climat de l’océan ; gestion des zones côtières ; météorologie ; qualité biogéochimique des eaux ; sécurité et transport maritimes ; défense ; suivi et prévision des pollutions accidentelles ; gestion des ressources marines ; conditions d’exploitation pour l’industrie offshore ; optimisation de la production d’énergies marines renouvelables… L’OO est également un outil pour la compréhension du fonctionnement de l’océan et de son rôle sur le climat. Elle constitue le développement majeur de l’océanographie ces dix dernières années et figure désormais au cœur de la stratégie des instituts océanographiques des principales nations maritimes. Les systèmes d’OO hauturière se sont développés dans le monde dans le cadre de l’expérience Godae. La France a mis en place sa contribution via le triptyque observation satellite (avec la série Jason, dont la date de lancement du dernier-né est pré- vue le 15 juin), observation in situ (projet Coriolis et contribution au réseau Argo) et centre de modélisation et d’assimilation de données avec Mercator Océan. Des démonstrateurs d’Océanographie côtière opérationnelle (OCO) ont été ensuite mis en place dans le cadre du projet Prévimer. Les principaux objectifs étaient de démontrer la faisabilité de l’OCO sur les trois façades nationales. Cette première phase de développement comporte de véritables succès. “ © Ifremer / Francine Loubrieu http://wwz.ifremer.fr/institut/actualites/les_nouvelles_de_l_ifremer/2007

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