ifremer n°101 journal le marin du 2 mai 2008 - (Page 1)

Les nouvelles de l La façade méditerranéenne est le territoire de L’Europe, un catamaran de 29,60 m construit en 1993 par le chantier OCEA des Sables-d’Olonne. Il mène des missions très diverses : chalutages conventionnels ou profonds (- 1300 m), pélagiques et expérimentaux ; travaux de sismique et de sédimentologie ; bathymétrie ; mise à l’eau et récupération d’engins comme les AUV… Ce navire est le fruit d’une coopération entre l’Ifremer et l’organisme de recherche italien ICRAM. Ses campagnes (302 jours en 2007) se déroulent le long du littoral méditerranéen. Mais depuis quatre ans, dans le cadre du projet intégré de recherche sur la contamination en Méditerranée MEDICIS ou de contrats européens, il est aussi amené à naviguer en Afrique du Nord, en Méditerranée orientale et en mer Adriatique. Optimiser la gestion et l’utilisation de cette flotte, c’est l’une des missions de la direction des Moyens et Opérations Navals (lire p. 1-2). « Nous devons exclure les grands transit inutiles, du type Saint-Jean-de-Luz - Dunkerque ou Sète – Toulon, détaille son directeur Jacques Binot. Nous nous coordonnons au niveau national, avec nos collègues de l’INSU en particulier qui opèrent trois autres navires ». Cette direction est aussi au cœur de la réflexion sur l’avenir de cette flotte qui pourrait, peut-être, se voir remplacer par des AUV, engins totalement autonomes. « Cette perspective existe à long terme, admet le directeur. Mais à court et moyen termes, il faudra toujours des bateaux et nous sommes conscients des limites de ceux dont nous disposons actuellement. Alors, pourquoi pas un seul navire, mais plus grand, plus performant en matière d’acquisition de données, avec plus de jours de sortie y compris l’hiver dans le golfe de Gascogne ? Il existe un vrai fossé aujourd’hui entre Thalia et Gwen Drez d’une part et Le Suroît et Thalassa de l’autre ». Et les scientifiques, comme la nature, ont horreur du vide ! + d’infos sur les navires côtiers : www.ifremer.fr/flotte/navires/cotiers/ numéro MAI 2008 Flotte côtière L’avenir s’esquisse La mise à l’eau d’Haliotis, vedette «ultra côtière», complète la flotte de l’Ifremer. Dans le cadre de sa démarche stratégique, l’Ifremer réfléchit au renouvellement de sa flotte côtière, indispensable mais vieillissante. Interview © Ifremer / Stéphane Lesbats Avec Thalia et Gwen Drez, L’Europe (photo) et désormais Haliotis composent la flotte côtière de l’Ifremer. L “ Entre science et chantiers navals P Quel a été votre parcours jusqu’à cette fonction ? Je suis ingénieur diplômé de l’ENSTA (École nationale supérieure de techniques avancées) dans l’option génie maritime… Je savais ce que je voulais faire ! J’ai enchaîné avec mon service militaire à Brest, sur des bateaux en bois, puis travaillé sur un chantier de réparation navale… L’Ifremer est venu me chercher, car on y gardait un bon souvenir de mon travail sur le Jean Charcot. Cela dure depuis 19 ans ! Le but était de disposer d’un médiateur entre la science et les chantiers, de quelqu’un qui comprenne les enjeux des deux parties. Le doute scientifique, les changements d’idées… Cela peut être déstabilisant pour un indussuite page 2 f TROIS NAVIRES, UNE VEDETTE Thalia est un navire océanographique de 24,50 m, construit en 1978 à Cherbourg. Ce navire polyvalent peut embarquer un conteneur de 20 pieds et être équipé d’un sondeur multifaisceaux. Thalia effectue une quinzaine de campagnes par an sur le thème environnemental (contrat région Bretagne REseau surveillance BENThique, contrat EDF…), l’évaluation de stocks des gisements de coquilles Saint-Jacques (baies de Seine et de Saint-Brieuc ; pertuis charentais) et des essais technologiques (acoustiques, sismiques…), plus quelques affrètements. Ses missions (213 jours en 2007) se déroulent aussi en Manche et dans le golfe de Gascogne. du 2 Mai 2008 Les nouvelles de l’Ifremer n°101 publiées dans “ a flotte côtière de l’Ifremer est sans doute la moins coûteuse, voire la plus discrète du point de vue médiatique, et pourtant, elle assure chaque année de nombreuses campagnes sur des thématiques riches et variées. Les navires qui la composent sont gérés par le GIE Genavir, au même titre que les navires hauturiers et les équipements scientifiques lourds (sous-marins, AUV - Autonomous Underwater Vehicle)… Ce sont des moyens nationaux, et dans ce cadre, les utilisateurs appartiennent aux différentes structures de recherche française (CNRS, Universités, IRD, Ifremer…). Les demandes de campagnes à la mer sont évaluées par le Cirmat et le Cirmed (lire p. 3). Avec l’arrivée d’Haliotis (lire p. 2), l’Ifremer assure le lien hauturier/côtier et enrichit sa panoplie pour une vue complète des fonds marins, de la plage aux grands fonds. « La flotte côtière n’est pas monolithique, analyse Olivier Lefort, directeur adjoint de la direction des Moyens et Opérations Navals. Les problématiques ne sont pas les mêmes qu’il y a vingt ans en matière de besoins ou d’outils. Il s’agit aujourd’hui de cartographier l’habitat pour mieux le préserver, ou de participer à la gestion intégrée des zones côtières ». La flotte côtière de l’Ifremer était jusqu’alors constituée de trois navires. Gwen Drez (24,50 m), un chalutier construit en 1976 à Cherbourg par le chantier CMN, a été acquis d’occasion en 1984 pour être transformé en navire de recherche. Depuis, il est principalement utilisé pour des missions liées à la recherche halieutique et à la technologie des pêches. Il effectue chaque année une douzaine de campagnes à la mer pour l’évaluation des ressources vivantes, des essais technologiques d’engins de pêche innovants (sélectivité, impact sur l’environnement…), ou des études environnementales sur l’impact des contaminants chimiques en mer. Gwen Drez travaille en Manche et sur le plateau continental du golfe de Gascogne, pour un total de 233 jours d’activité en 2007. Jacques Binot, Directeur des Moyens et Opérations Navals de l’Ifremer © Ifremer / Érick Bufﬁer http://www.ifremer.fr/flotte/navires/cotiers/

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