Ifremer N° 113 au journal le marin du 30 octobre 2009 - (Page 2)

Les nouvelles de l CENTRE BRETAGNE suite de la page 1 Brest stimule le Pôle Mer Bretagne Né de la politique des pôles de compétitivité lancée par le gouvernement en 2004, le Pôle Mer Bretagne est devenu un efficace outil transversal de développement économique régional. thylétain (TBT). Cette substance, qui a causé beaucoup de dégâts notamment dans le bassin ostréicole d’Arcachon, est désormais interdite au niveau mondial ». Le projet Paintclean, labellisé par le Pôle Mer Bretagne, réunit l’entreprise Nautix, la DCNS Brest, l’Université de Bretagne Sud et l’Institut Pasteur « Lille Bretagne » à Guidel. Ils travaillent avec l’Ifremer au développement de nouveaux produits capables d’éviter la formation du biofilm qui constitue la base de la colonisation des salissures, l’adhésion des algues, des balanes et autres organismes sur les coques de bateaux. S’il existe déjà des substances actives moins néfastes pour les espèces non ciblées (comme les huîtres), il demeure quelques améliorations à apporter sur l’innocuité des cocktails de biocides incorporés, la durée d’efficacité (inférieure à cinq ans pour les peintures sans TBT), ou le prix élevé de certains revêtements. « Le rôle de l’Ifremer consiste à évaluer l’efficacité de ces substances et des peintures, et les risques qu’elles présentent sur l’environnement, poursuit l’écotoxicologue. Nous exposons donc in situ des coupons peints sur les sites de la Pointe du Diable et de Tahiti, et réalisons in vitro des batteries de bio-essais sur les six niveaux trophiques recommandés pour le milieu marin : bactérie, micro-algue planctonique, crustacé, bivalve, oursin, poisson ». Un protocole d’évaluation de l’efficacité des peintures, commun aux deux pôles, sera soumis en 2010 aux autorités compétentes afin de pouvoir, à terme, proposer des peintures qui répondent aux objectifs de mise au point de produits fonctionnels et respectueux de l’environnement. Pôle Mer Bretagne : http://www.polemer-bretagne.com/ et embrasse la totalité des programmes de recherche de l’Ifremer. Nous disposons d’un campus de 45 000 m2 sur lequel nous accueillons aussi de nombreux organismes partenaires… C’est objectivement la plus grande communauté océanographique en Europe ! P Technopôle, Pôle Mer Bretagne, Europôle… L’Ifremer est aussi au cœur de nombreuses structures très actives Nous sommes effectivement impliqués dans la gouvernance de toutes ces structures. Le Technopôle, qui vient de fêter ses 20 ans, profite de la présence fertilisante de l’Ifremer. Le Pôle Mer Bretagne est particulièrement vivant et passionnant. Il nous permet de remplir notre troisième mission qui est, en plus de la recherche appliquée et de la surveillance, le développement socio-économique maritime. Nous sommes un EPIC (Établissement public à caractère industriel et commercial) et devons à ce titre, accompagner la création d’emplois pérennes sur des produits ou services avancés liés à la mer. L’Ifremer est présent dans 43 des 80 projets labellisés par le pôle. Parallèlement, l’Europôle constitue un pôle d’excellence en recherche mais aussi en valorisation des sciences et techniques de la mer. Nous sommes investis dans trois de ses cinq axes de recherche : la génomique et la chimie bleue ; les interactions « changement global océan - écosystèmes marins » ; les systèmes complexes d’observation et de mesure. © Pôle Mer Bretagne Transférer les savoirs acquis par la recherche vers le monde des entreprises et de l’industrie est une des missions du Pôle Mer Bretagne. P Quel rôle international joue l’Ifremer depuis Brest ? Nous sommes à la pointe de la Bretagne, mais représentons plus de 50 % de la recherche marine française. À ce titre, nous sommes extrêmement présents dans les programmes européens, parfois en leader. Nous multiplions aussi les coopérations avec les États-Unis, le Japon, l’Australie et maintenant la Chine. Le Centre de Brest est attractif parce qu’il dispose de moyens d’essais uniques et surtout, il réunit des spécialistes dans toutes les disciplines. Notre force est de couvrir un éventail complet de la recherche. On est plus intelligent ensemble et personne ne peut avancer seul. Le travail en coopération dans le cadre de l’Alliance pour les sciences de la mer est la clé de l’avenir. onçu notamment pour répondre à la problématique du transfert des savoirs acquis par la recherche vers le monde des entreprises et de l’industrie, le Pôle Mer Bretagne a pris forme autour du technopôle Brest Iroise. Une initiative de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), centrée elle aussi sur la mer, a été élaborée dans le même temps et de manière coordonnée. Toutes deux ont été retenues en juillet 2005 et classées dans les 17 pôles mondiaux ou à vocation mondiale. Outils de développement économique basés sur des programmes collaboratifs innovants, les pôles labellisent des projets qui réunissent au moins deux entreprises et un acteur de la recherche. « Nous avons 300 adhérents, dont plus de 50 % de PME, précise Patrick Poupon, directeur du Pôle Mer Bretagne. 80 projets ont été labellisés pour un budget global de 250 millions d’euros. Ils s’étalent en général sur deux à quatre années. Les premiers lancés se terminent actuellement et font l’objet d’une valorisation commerciale des nouveaux produits ou services qu’ils ont fait émerger. La mer est une belle opportunité de développement économique pour la Bretagne et les enjeux sont forts en termes de développement durable notamment ». Avec la sécurité, c’est d’ailleurs l’un des axes de travail communs que se sont choisis les deux Pôles Mer de l’Hexagone. Ils les ont déclinés en diverses thématiques : sécurité et sûreté maritimes ; naval et nautisme ; ressources énergétiques ; ressources biologiques, environnement et aménagement du littoral. Membre fondateur, participant actif de la gouvernance, fournisseur de personnel, porteur ou partenaire de projet, l’Ifremer joue dans ces pôles des rôles multiples et essentiels. En Bretagne, l’institut est par exemple du 30 octobre 2009 investi dans OptiPêche (qui vise à optimiser les engins de pêche), NavEcoMat (dédié à la substitution des fibres de verre par des fibres végétales dans la construction de petite embarcation), Prévicot (volant de commercialisation des services issus de Prévimer), WinFlo (consacré à la création d’une éolienne offshore flottante) ou encore Girac, sur la qualité des eaux et la gestion de stations d’épuration (en collaboration avec le Pôle Mer Paca). PEINTURES ANTISALISSURES Avec les projets Paintclean (Bretagne) et Ecopaint (Paca), dédiés au développement de peintures antisalissures respectueuses de l’environnement, les deux pôles travaillent encore sur la même thématique. Chaque année, 20 000 tonnes de ces peintures marines sont utilisées pour protéger les carènes de navires et tous les équipements immergés. Ces produits ne sont pas sans risques pour la faune et la flore, et les réglementations internationales deviennent plus sévères. Pour limiter efficacement l’adhérence et la croissance des organismes indésirables, mais aussi s’éliminer (salissures comprises) par l’effet de frottement de l’eau sans effet toxique sur le milieu marin, les nouvelles générations de peintures antisalisures seront composées de molécules actives, pour certaines d’origine marine. Françoise Quiniou, écotoxicologue à l’Ifremer de Brest, participe aux deux projets : « L’Ifremer a été contacté car nous avions déjà des compétences dans le domaine, grâce à notre participation à deux projets européens sur le développement de molécules visant à remplacer le tribu- © Ifremer / Olivier Barbaroux Balanes, crustacés entomostracés (Cirripèdes), qui vivent enfermés dans une loge cylindrique calcaire, accrochés aux rochers sous-marins, aux mollusques, aux coques de navires. Les nouvelles de l’Ifremer n°113 publiées dans http://www.pole-mer-bretagne.com

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Ifremer N° 113 au journal le marin du 30 octobre 2009

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