Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008 - (Page 3)
Les nouvelles de l Biodiversité Entretien Anne Fontaine - Chef du bureau des milieux marins, Meeddat « Un séminaire technique » P Quel est votre rôle et celui de votre structure ? Je suis responsable du bureau des milieux marins au sein de la nouvelle sous-direction, créée en 2008, du littoral et des milieux marins, au sein de la direction de l’Eau et de la biodiversité. Cette création marque la volonté du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (Meeddat) d’appréhender les problématiques liées à la mer de manière plus globale. cet été, sur la Stratégie pour le milieu marin : un texte fondateur pour une gestion intégrée de la mer et des océans, pour les zones territoriales qui dépendent des États membres. L’assistance scientifique et technique de l’Ifremer, qui participe déjà à des réflexions pionnières pour d’autres politiques intégratrices (les conventions de mer régionales, Ospar ou Barcelone notamment) est essentielle. Même si les enjeux sont différents. L’autre sujet porte sur la haute mer, jusque-là parent pauvre des océans, avec des notions juridiques floues. La nouvelle Agence des Aires marines protégées a proposé ce séminaire pour avoir une meilleure représentation, en termes d’espèces et d’habitats, d’écosystèmes, d’usages et d’activités. L’intérêt est grand pour la biodiversité marine, éventuellement dans l’optique de créer des aires marines protégées en haute mer. P Comment avez-vous abordé et construit ce colloque ? L’objectif n’est pas de traiter de tous les aspects de la Stratégie pour le milieu marin, mais d’une notion essentielle : le bon état écologique, qui est l’objectif fixé à l’horizon 2020. Pour le définir, d’ici à 2012, nous devons intégrer un jeu très complet de descripteurs proposé par la Directive et tenir compte des pressions et des impacts des activités humaines. Des réflexions sont à mener avec les États membres, en coopération avec les états voisins des régions marines en faisant appel par exemple aux conventions de mers régionales. L’idée du séminaire est de partager les expériences à travers des ateliers pour ensuite dégager des pistes de travail en commun. Car d’autres politiques ont déjà permis d’élaborer des outils pour qualifier ce bon état éco- Il convient déjà de le resituer dans le contexte de la Présidence française de l’Union européenne, qui, à travers l’organisation de plusieurs évènements, confirme l’intérêt de la France pour la mer. Le premier volet est consacré à la Directive cadre européenne publiée logique. Ce n’est pas un séminaire politique, mais technique, en présence de nombreux experts internationaux, des représentants des conventions de mers régionales et de la Commission européenne notamment. Entretien Jean-Paul Alayse - Conservateur d’Océanopolis Brest « Assurer une médiation scientifique » ques, mais aussi de passionnés de la mer, plongeurs marins… Lorsque, avec Éric Hussenot du CNRS, nous avons eu l’idée de montrer les écosystèmes marins à travers ces supers outils que sont les aquariums, l’Ifremer a de suite compté parmi nos nombreux soutiens. Nous travaillons toujours beaucoup ensemble à l’élaboration des contenus, au renouvellement des circuits de visite ou aux expositions permanentes et temporaires. © DR P A quel titre Océanopolis s’implique-t-il dans la protection de la biodiversité ? Initialement, il s’agit de proposer une vitrine des écosystèmes marins que nous avions chez nous, puisqu’il existe à la pointe de la Bretagne une diversité remarquable. Nous avons présenté la biodiversité mais aussi les relations, les réseaux trophiques et alimentaires. Audelà des espèces, ce sont ces relations qui sont importantes. Pour mieux les faire comprendre, il nous a fallu aborder le fonctionnement au niveau de l’océan mondial. C’est pourquoi nous avons élaboré le pavillon tropical, puis celui dédié à l’univers polaire en 2000, afin d’élargir cette notion de biodiversité à l’échelle planétaire, de montrer les complémentarités, le fonctionnement global. du28 novembre 2008 P Quel est votre rôle au sein d’Océanopolis Brest ? En tant que Conservateur, j’ai en charge la direction des Programmes et de la Conservation des Espèces. Cela implique bien sûr la responsabilité des espèces vivantes, animales et végétales, et du bon fonctionnement de leur « support life system », mais aussi de tout ce qui se raconte autour de ces espèces et des écosystèmes marins… C’est-à-dire les contenus des expositions, les outils multimédias, les programmes éducatifs… Nous ne nous substituons pas aux acteurs de la recherche. Notre rôle est celui de vitrine et nous l’enrichissons avec des expositions thématiques, sur les récifs coralliens par exemple, dans le cadre de l’année internationale qui leur était consacrée. Nous assurons une médiation scientifique à partir de données strictement exactes issues de nos partenaires. Océanopolis est d’ailleurs membre de la Fondation de la recherche sur la biodiversité, au titre de participant actif pour le volet « diffusion des connaissances auprès du grand public ». Mais au-delà de nos missions de présentation, d’éducation et de sensibilisation, nous intégrons certains pro- gramme internationaux et, au titre d’établissement accueillant des animaux vivants, servons de base logistique pour la recherche. Ainsi, nous maîtrisons le bouturage de certains coraux, des espèces protégées, Nous avons aussi des actions spécifiques sur les mammifères marins que l’on trouve à la pointe de la Bretagne et réalisons des observations de phoque gris, une espèce-phare ici, particulièrement avec la mise en place du parc marin. Un autre travail de thèse a été réalisé sur les grands dauphins autour de Sein et d’Ouessant. Tout cela contribue à une meilleure connaissance de la biodiversité sur nos côtes. P Quels sont les rapports de la structure avec l’Ifremer ? L’origine d’Océanopolis est une association composée de scientifiLes nouvelles de l’Ifremer n°107 © Océanopolis Brest Des veaux marins, pensionnaires d’Océanopolis Brest. publiées dans © DR P Quels sont les enjeux du colloque « 2012 Objectif mer » ?
Table des matières de la publication Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008
Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008
Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008 - (Page 1)
Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008 - (Page 2)
Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008 - (Page 3)
Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008 - (Page 4)
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