Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008 - (Page 2)
Les nouvelles de l Biodiversité suite de la page 1 tégie scientifique de l’Ifremer ». J’assure dans ce cadre la coordination thématique « Nature et société » en contribuant notamment à la préparation du plan stratégique de l’Ifremer. En toile de fond , il y a la Politique maritime intégrée et la Directive cadre Stratégie pour le milieu marin (SMM) de l’Union Européenne. Rencontres stratégiques pour la mer Le séminaire intitulé « 2012 objectif mer : Stratégie pour le milieu marin et enjeux pour la Haute mer » se déroulera les 9, 10 et 11 décembre à Brest et réunira 200 experts. P Comment abordez-vous cette problématique de la biodiversité depuis votre poste ? Nous parlons aujourd’hui beaucoup d’approche systémique en considérant l’homme comme partie intégrante de l’écosystème. Le MEA ou bilan millénaire des écosystèmes, offre un cadre conceptuel intéressant. En définissant les services offerts par les écosystèmes et les forces de changement qui agissent directement ou indirectement, le rôle de la biodiversité est clairement de soutenir la qualité de ces services. Il s’agit d’un concept porteur qui permet d’envoyer des messages compréhensibles pour les gestionnaires et les décideurs. La biodiversité n’est plus seulement réduite à des activités de protection et notamment des aires marines protégées. Elle concerne l’ensemble des services écosystémiques et donc le devenir du bien-être humain en général. Ecosystème et socio-système sont irrémédiablement liés. P Quel regard portez-vous sur le séminaire de Brest ? Il porte notamment sur la SMM qui s’inscrit fondamentalement dans des écorégions marines et inclut la ZEE. La question de leur gestion pose celle d’une bonne cohérence avec la planification qui se fait à terre, pour laquelle on dispose de nombreux outils. La mer, bien commun, ne fait pas appel à des référents de propriétés privées. Il faut donc un cadre conceptuel fort pour aborder les problèmes de biodiversité en mer, en continuité, entre bassin versant et zone côtière, mais également entre ZEE et eaux internationales. C’est une vision globale, une nouvelle approche de la biodiversité, recentrée, très anthropocentrée même, s’intéressant au devenir de la planète par rapport à celui de l’être humain. Ce colloque va aborder des questions importantes pour promouvoir la recherche interdisciplinaire, avec des partenariats solides et opérationnels. C’est une étape de réflexion en accord avec les enjeux internationaux, notamment ceux fixés dans le cadre des Nations-Unies et de la Convention internationale sur le droit de la mer. Les nouvelles de l’Ifremer n°107 ’est dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, que l’Ifremer et l’Agence des Aires marines protégées ont élaboré ce séminaire, à la demande du Ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire (Meeddat). La Directive cadre européenne sur la Stratégie pour le milieu marin (SMM), publiée en juin 2008, a pour objectif d’atteindre d’ici à 2020, le bon état écologique des eaux marines européennes. Elle définit pour la première fois, une politique globale pour la protection de l’environnement marin, divisé en régions et sous-régions. Soumis à de nombreuses menaces (dégradation de la biodiversité, disparition des habitats, contamination par les substances, répercussions du changement climatique…), il ne faisait jusqu’à présent l’objet que de mesures de protection élaborées secteur par secteur, avec parfois un manque de cohérence. Pour Patrick Camus, coordinateur Ifremer pour la mise en œuvre de la SMM et du séminaire, « cette approche écosystémique passe par un état des lieux, des descripteurs et des indicateurs qui, et c’est très nouveau à cette échelle, prennent en compte les pressions de l’homme : rejets, extractions, pêche… Il s’agit d’une approche intégrée qui doit ouvrir de nombreux partenariats avec tous les acteurs dans la Zone économique exclusive. L’Ifremer apportera son expertise dans de multiples domaines : physique, chimique, biologique, halieutique, économique… ». Organisé avec l’Agence des Aires marines protégées, le second volet du séminaire prolonge la réflexion sur l’environnement marin. Il a pour objectif de développer à l’échelle mondiale, une cartographie des enjeux de la haute mer autour de trois thématiques : espèces et habitats remarquables, écosystèmes et fonctionnement des écosystèmes, usages et activités. Carte de paysages marins benthiques le long des côtes bretonnes APPROCHE PAR RÉGION Les enjeux spécifiques de ce territoire, situé au-delà des 200 milles nautiques et qui représente 64% de la surface maritime mondiale, sont multiples : économiques (pêche hauturière, recherche marine, bioprospections, projets miniers…), juridiques (évolution du droit de la mer et des conventions internationales) et environnementaux. Des thématiques en lien direct avec les objectifs généraux de la SMM, qui vise à assurer la protection, la conservation Les objectifs de la SMM visent notamment à assurer la protection, la conservation et à éviter la détérioration des écosystèmes marins. et à éviter la détérioration des écosystèmes marins ; à prévenir et éliminer progressivement la pollution ; ceci, tout en maintenant, à un niveau compatible avec la réalisation du bon état écologique, la pression des activités humaines (pêche, utilisation de services divers…) sur le milieu marin. La philosophie qui la soutient est que, en effet, les écosystèmes doivent pouvoir réagir aux changements de la nature et des hommes, tout en permettant une utilisation durable du milieu pour les générations futures. L’approche par région permettra une interaction entre les états membres riverains d’une même entité géographique, dans le cadre d’une gestion intégrée partagée prenant en compte les usages, les ressources et le patrimoine naturel. Dans cet esprit, au cours du séminaire, plusieurs ateliers (mer saine ; mer productive ; mer propre ; habitats) permettront aux participants et intervenants de partager les connaissances sur les outils existants, afin d’élaborer les descripteurs qualitatifs servant à définir le Bon état écologique. « Ces développements devront se faire dans le cadre européen, rappelle Patrick Camus. Et la SMM se nourrira des grandes conventions régionales : Ospar, Barcelone, mer Baltique, mer Noire… La rencontre de Brest permettra à de nombreux experts impliqués dans ces programmes, de partager et d’harmoniser leur expérience ». La mise en place de la SMM suivra ensuite un calendrier très rigoureux, depuis l’évaluation initiale de l’état écologique actuel jusqu’à la mise en œuvre de programmes d’actions afin de parvenir à conserver, voire à restaurer le bon état écologique des milieux. Plus d’infos : http://wwz.ifremer.fr/institut/actualites/colloques_manifestations http://wwz.ifremer.fr/envlit/infos/ actualite/2008/adoption_de_la_directive_sme_strategie_marine_europeenne © Ifremer / Olivier Dugornay ◗ Soirée grand public le 10 décembre à 20h30 : à l’initiative de l’Agence des Aires marines protégées, cette soirée dédiée aux grands fonds marins, est organisée en partenariat avec Océanopolis Brest et l’Ifremer. Après la diffusion d’un film consacré à ce sujet, des scientifiques, des professionnels et des experts tiendront une conférence-débat. du 28 novembre 2008 publiées dans © Ifremer / Dyneco / Applications Géomatiques
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Ifremer N° 107 au journal le marin du 28 novembre 2008
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