Produits de la mer-n°153-Juin 2015 - 50

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ESPAGNE
Éclaircie en vue
L'année 2015 est porteuse d'espoir pour l'Espagne, toujours un acteur majeur
de la ﬁlière bleue européenne, avec le thon comme fer de lance.
Sous les criées et les marchés de gros, la reprise commence à se faire sentir.

Reportages : Dominique GUILLOT

TROIS RAISONS D'Y CROIRE :
Reprise de l'investissement

uite à l'éclatement de la bulle
immobilière, l'Espagne est entrée
dans une rude période d'austérité dont elle commence à sortir selon les plus optimistes. Alors que
les prévisionnistes tablaient sur 0,5 % de
croissance en 2014, le chiffre s'est approché en fait de 2 %. En 2015, l'objectif de
croissance est de 2,5 % mais le déficit reste
élevé : 5,8 % du PIB (contre 9,4 en 2011).
Parallèlement, la dette publique a doublé
sous l'effet du renflouement des banques
et des aides aux régions. Cette fois, les institutions financières réinvestissement l'appareil productif. Tendance qui, couplée à
la baisse du pétrole et à la dévaluation de
l'euro, contribue à l'amélioration. Même si
le chômage atteint le seuil inquiétant de
26 %, le pouvoir d'achat a augmenté grâce
à une baisse des prix et la consommation

Au Mercabarna, le poisson est roi

des foyers espagnols connaît un frémissement. Au-delà de la conjoncture, l'Espagne
reste leader européen en produits de la
mer. Certes, certains géants ont vacillé.
Pescanova a vu sa cotation en bourse interrompue en 2013. Depuis, le second groupe
européen de transformation se sépare de
certains actifs. Mais comme on entend
souvent de l'autre côté des Pyrénées :
« Heureusement, l'alimentation n'est pas le
secteur le plus touché. »
L'Espagne assure toujours 5 % des
parts de marché mondial dans l'exportation des produits de la mer. Avec plus de
10 000 navires et environ 860 000 t de capture (60 espèces d'intérêt commercial), le
pays demeure le troisième producteur de
l'Union européenne, derrière l'Italie et la
Grèce. C'est aussi le principal employeur du
secteur avec 37 000 marins.

Consommation : suivez le thon

L'ESPAGNE
Premier
fournisseur :

330

M€

et premier
client
de la France :

225

M€

en 2014

Source : FranceAgriMer

Le paysage est néanmoins contrasté
avec de grandes différences de niveau
de vie et de production entre régions.
Certaines dépendent étroitement de la
pêche, comme la Galice, la Cantabrie et le
Pays Basque, où il existe une importante
activité de transformation. En lien étroit
avec la France, premier fournisseur de poisson frais et troisième tous produits de la
mer confondus, la péninsule ibérique est
le second marché en valeur de l'Hexagone.
La filière halieutique espagnole produit
presque un million de tonnes évaluées à
3,8 milliards d'euros. Elle emploie directement 20 000 personnes dans 500 entreprises. Face aux difficultés rencontrées sur
le territoire espagnol, les opérateurs ont
cherché à accroître leurs ventes sur les marchés voisins : Italie, France et Portugal en
tête. De fait, la récession espagnole a joué

Une production variée

T.N.

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PRODUITS DE LA MER N°153 JUIN 2015

'offre espagnole couvre un large panel de produits. Au rayon congelé, on trouve
beaucoup de merlu, espadon, flétan et autres poissons plats. Du côté des crustacés,
langoustines et crevettes pèsent respectivement 33 500 t et 5 540 t par an. Certains
sont capturés par les navires espagnols, mais la plupart viennent de pays tiers, importés congelés et transformés en Espagne. Les céphalopodes représentent un autre poste
d'importance. L'Espagne propose aussi des poissons séchés, salés, en saumure ou fumé
(morue, saumon, sardine et anchois). Elle est surtout incontournable en conserves,
avec une production supérieure à 235 000 t.

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