Produits de la mer-n°153-Juin 2015 - 33

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Le mareyage se réinvente
Des espèces en bonne santé
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Capécure, le quartier
de Boulogne entièrement
dédié à l'halieutique, est sans
doute le plus dense d'Europe
en ateliers de marée.
Des PME qui doivent innover
pour se démarquer.

Hareng MSC

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B.V.

L'organisation de producteurs From Nord a reçu le
label MSC pour sa pêcherie de hareng en Manche-est
et en mer du Nord qui regroupe les cinq chalutiers
pélagiques artisans qui en ont débarqué, en 2014,
3 245 tonnes. Patron du Comptoir des pêcheurs
boulonnais, Philippe Gall, certifié MSC, s'en sert pour
trouver des marchés à l'étranger (Allemagne) ou
en surgelés. « Mais aussi auprès des GMS françaises,
assure-t-il, qui reçoivent des consignes pour favoriser
le MSC. Ce serait très bien si cette démarche pouvait
s'étendre à d'autres espèces. » Outre le marché du frais,
le hareng intéresse aussi les saleurs traditionnels
comme JC David ou Corrue-Deseille et les conserveurs comme Delpierre Mer et tradition.

Encornet
En 2014, les ventes d'encornets ont atteint le record de 10 millions d'euros (+ 52 %), détrônant les espèces historiques de
la criée (sole, lieu, merlan). Ces apports profitent directement au mareyage boulonnais. « Nous sommes en lien direct
avec les marchés intéressés, confirme Joël Pichon, président
du syndicat professionnel, en Italie, en Espagne ou dans le Midi
notamment. » « Si 90 % de notre production d'encornets partent,
en frais, à l'export, ajoute Stéphane Level, gérant des Pêcheries des Hauts-de-France, nous livrons aussi les étals français, car
nos compatriotes qui découvrent les céphalopodes durant leurs vacances
à l'étranger sont de plus en plus nombreux à en réclamer à leur poissonnier. »

Lieu noir (colin-lieu)

L.F.

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e port compte 42 entreprises uniquement spécialisées dans le mareyage et le
filetage, auxquelles s'ajoutent 40 sociétés de négoce et 5 saurisseries amenées
elles aussi à pratiquer des activités de transformation. Cette concentration est bien sûr liée à
la proximité avec les quais où débarquent quotidiennement les unités de plusieurs flottilles
différentes : petite pêche côtière, artisans étaplois, pêche hauturière. Lesquelles sont complémentaires.
La place de Boulogne est la première à fournir les marchés pour nombre d'espèces : merlan, lieu noir, sole, encornet, hareng, maquereau, rouget-barbet, chinchard, plie... « Il
faut toujours surprendre le client avec des poissons qu'il ne connaît pas », assure Philippe Gall,
patron du Comptoir des pêcheurs boulonnais,
qui invente des astuces pour innover : des produits sur plaque aluminium pour four ou barbecue, des fiches d'information à destination
des poissonniers. « Je viens de trouver des marchés en France pour valoriser, en barquettes ou
en surgelés, les petits poissons plats boulonnais
comme la limande et le carrelet qui n'intéressaient que les Néerlandais. »
Autre atout : la logistique qui relie Boulogne
à l'Europe du nord. Ainsi, Whitelink Seafoods,
filiale française d'un mareyeur écossais, profite aussi bien de son implantation au cœur de
Capécure que de l'approvisionnement assuré
par sa maison-mère. Simple plateforme de
répartition à sa création en 1996, elle a ajouté
le mareyage à son activité en 2007 et propose
aujourd'hui aussi bien des poissons « petits
bateaux », que des crustacés frais, des produits
congelés (lotte, langoustine, encornet, saintjacques) ou des filets du nord (lieu noir, julienne,
loup ou sébaste). Avec l'import, la filiale boulonnaise demeure dans l'ultra-frais. « Trois ensembles
camion-remorque réfrigérés nous ravitaillent quotidiennement, en à peine 15 heures, en provenance
principalement du port écossais de Frazerbourg »,
confirme son directeur Marc Salmon. ■

Avec ses chalutiers hauturiers de pêche fraîche, l'armateur
boulonnais Euronor (groupe UK Fisheries) est le premier producteur français de lieu noir avec plus de 15 000 tonnes par
an. Une pêcherie certifiée MSC. 2014 a vu une nette progression de son prix moyen : 1,47 euro au lieu de 1,25 (+17,5 %)
en 2013 à la criée locale. Et la tendance s'amplifie au premier
trimestre (1,75 euro). De surcroît, avec ses deux navires usines
congélateurs, Euronor produit du colin fileté et surgelé à
bord, gage de qualité dans un marché dominé par la double
surgélation asiatique. Les filets sont livrés en plaques interleaved de 7 kg, à raison de deux par carton. Les clients sont les
GMS, les freezer centers, les conditionneurs ou importateurs
français ou européens (Allemagne, pays de l'Est).

PRODUITS DE LA MER N°153 JUIN 2015

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