Produits de la mer-n°153-Juin 2015 - 19

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Turquie : l'eldorado aquacole
Tout sourit aux aquaculteurs
turcs. L'économie de leur pays
affiche une insolante croissance
de 5 % en moyenne sur la décennie. Des milliers de touristes
séjournent en Turquie chaque
année, la classe moyenne urbaine
est de plus en solvable et le pays
compte une des plus jeunes populations d'Europe. Que du beau
monde pour croquer chaque
année davantage de poisson frais
grillé, une spécialité turque. De
8 kg par habitant, la consommation de produits de la mer pour-

rait doubler dans les 6 ou 7 prochaines années.
Au regard de la balance commerciale des produits aquatiques, le
mouvement a débuté. Excédentaire
jusqu'en 2010, la Turquie enregistre
un solde en volume nul l'année suivante et bascule dans le déficit en
2013. La Norvège, l'Islande, le Maroc
et l'Espagne figurent parmi ses principaux fournisseurs.
Face à un marché intérieur aussi
demandeur, l'aquaculture peut
continuer sur sa lancée. En dix ans,
sa production a presque quadru-

plé et la Turquie est aux premières
loges de l'aquaculture européenne
et méditerranéenne en 2014 : n° 1
en bar avec 64 000 t et en truite
avec 111 355 t, n° 2 en daurade
avec 71 000 t. La myriade de sites
favorables en mer, en lacs et retenues d'eau, conjuguée à une politique aquacole incitative, explique
ces résultats.
Sur les marchés étrangers, la
Turquie se défend bien en poisson
marin. L'an dernier, les exportations
de bar frais ont atteint 10 500 t et
celles de daurade fraîche 11 000 t.
Ses principaux clients sont la
Russie, les Pays-Bas et l'Italie.
B.V.

B.V.

À savoir
La production halieutique turque
est d'environ 600 000 t.
En valeur, l'aquaculture représente
58 % et en volume 38 %.
À l'horizon 2023, l'aquaculture seule
ambitionne 500 000 t.

 À SUIVRE DANS PdM 
Colin d'Alaska, ça grimpe
Le prix du filet surgelé d'Alaska
pollock en provenance des
États-Unis continue à prendre
du galon. Entre mars 2014 et
mars 2015, son tarif a grimpé de
22 % pour atteindre 2,60 €/kg.
Premiers concernés, les industriels
allemands du poisson surgelé,
dont les approvisionnements
dépendent à 30 % des Américains.
Le filet de colin d'Alaska russe,
certifié MSC, reste un peu en deçà.
Et le filet double congélation
chinois se positionne encore
un cran en dessous. Toutes
origines confondues, le filet de
pollock repart à la hausse après
une longue descente entamée
depuis 2009, année où les cours
culminaient autour de 3,40 €/kg.

B.V.

Le tilapia mène sa barque
sal d'environ 600 000 t (équivalent
entier), aujourd'hui arrivé à maturité.
En Europe, le tilapia a du mal à
prendre ses marques du fait d'un
prix élevé (3,50 €/kg) comparé au
colin d'Alaska. Et encore davantage
par rapport au pangasius dont il
était le principal challenger 10 ans
plus tôt. Depuis, le différentiel (voir
graphique) entre les deux espèces
n'a cessé de se creuser. C'est davantage en Chine et en Amérique

latine que les plus grands espoirs
sont permis au tilapia, avec le marché du frais et des découpes surgelées qualitatives.
À l'instar du pangasius, le tilapia
n'est pas à l'abri des dérives, comme
l'emploi de monoxyde de carbone
pour fixer la couleur ou d'additifs.
Plusieurs sources citent également
des conditions sociales dégradées
et des fermes illégales.
B.V.

 Le tilapia « snobe » le pangasius 
Indice des prix
base 100 = 2005

En moins de dix ans, la production mondiale de tilapias a gagné
plus d'un million de tonnes et elle
devrait atteindre 4,7 millions de
tonnes en 2015. À ce rythme-là, il y
a bon espoir que la planète puisse
manger du poisson. Après la carpe,
le tilapia est l'une des familles piscicoles les plus productives au monde.
Rustiques et végétariennes, les principales espèces de tilapias ont élu
domicile en Chine et dans toute la
ceinture asiatique, en Afrique, en
Amérique du Sud et aux États-Unis.
Dans les pays émergents, la croissance de la production dépend des
sites disponibles, des sources alimentaires, de la qualité de la chaîne
du froid et des infrastructures. Les
pays les mieux placés se situent en
Amérique centrale et en Afrique.
Aux États-Unis, premier marché
en valeur du tilapia, les filets et les
dos représentent un marché colos-

Deux nouvelles sociétés
de négoce avec l'Espagne
Acheter et revendre sur les
principaux pôles poissonniers
espagnols au Pays Basque, en
Cantabrie, en Galice, à Barcelone,
à Valence ou à Madrid, c'est le
métier d'Olamerfish, spécialisé sur
le poisson blanc, et de Freymar
sur le poisson bleu. La première
activité fonctionne depuis début
mars et la seconde vient juste de
démarrer avec la campagne de
l'anchois du golfe de Gascogne.
Outre l'activité de négoce pur, les
deux sociétés basées en Bretagne
et dirigées par Frédérique Le
Bourhis assurent également de la
prestation de services, comme du
conseil ou de l'assistance export.

Source : Kontali

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