Produits de la mer-n°153-Juin 2015 - 16

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La France boude les produits de la mer
Le bilan 2014 de la consommation des
produits de la mer par les Français vient d'être
publié. Mauvaise nouvelle pour le secteur,
la baisse s'afﬁrme. Comment réagir ?

u regard d'une évolution annuelle,
la consommation des produits de la
mer en 2014 s'est plutôt bien tenue, du
moins en valeur. Même en volumes, le
repli, tous segments confondus, est inférieur à 2 %. Plus inquiétant toutefois, il
touche aussi bien le frais que le traiteur, le
surgelé ou la conserve, seul univers où les
prix moyens ont connu une légère baisse.
Pire, avec un recul de six ans, les achats de
produits aquatiques ont baissé très fortement, à l'exception du traiteur surgelé
qui patine depuis trois ans sur ses trois
familles phare : poissons fumés - saumon
en tête -, surimi et crevettes cuites.
Au regard de l'évolution des indices de
prix à la consommation, la tendance s'explique. L'écart entre l'indice général des
prix à la consommation et ceux des produits de la mer a plus que doublé sur la
période, passant de 4 à 8 points sur l'ensemble poissons et crustacés et de 8 à

33,5 kg/an/hab.
la consommation de
produits aquatiques
en 2014 contre
36,5 en 2009.

C.A.

Une chute de 3,7 %
que la hausse de la
population de 2,6 %
ne compense pas.

Sur les étals, les petits poissons entiers à moins de 10 € le kilo intéressent
de plus en plus les ménages français.

18 points pour les poissons et crustacés
frais. Dans le même temps, la crise économique s'éternise et les Français surveillent
leurs dépenses, guettent les baisses de
prix sur les étals. En témoigne la dynamique sur les ventes de soles en févriermars 2014, quand les apports ont abondé
après une vague de tempêtes.
La hausse des cours du saumon frais
explique largement son recul dans les
ventes, au profit du cabillaud ou de la
truite, ou encore d'espèces moins onéreuses comme la sardine, le maquereau

ou la plie. Le regain de forme des ventes
sur l'entier fait figure de surprise.
Que faire pour enrayer la chute d'une
consommation si sensible aux prix quand
les tensions sur les marchés internationaux
sont fortes, que certaines espèces comme
les saint-jacques se font rares ? En scrutant
les statistiques, quelques pistes émergent.
Au-delà, travailler son offre pour pénétrer
les drives est un plus. Leurs habitués, souvent des familles, sont des fidèles.
Céline ASTRUC

Chutes au long cours et pistes de relance
Évolution des volumes vendus pour la
consommation à domicile entre 2009 et 2014
tonnes
300 000

- 12,3 %

250 000

200 000

+ 7,3 %

Frais

Traiteur réfrigéré

- 8,6 %

Surgelés

- 6,55 %

150 000

Conserves

100 000

2009
Source : FranceAgriMer, mai 2015

De petites glissades en petites glissades,
les produits de la mer perdent du terrain.

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PRODUITS DE LA MER N°153 JUIN 2015

2014

◗ Frais. Travailler l'entier à petit prix. Sur les six dernières années, quelques
rares espèces ont vu leurs volumes de vente progresser. Parmi elles,
la plie et le rouget barbet. Des espèces vendues entières à petit prix.
Entre 2013 et 2014, la progression des ventes de sardines et de maquereaux,
vendus entiers à des prix raisonnables, confirme la tendance.

◗ Traiteur réfrigéré. Développer les poissons crus préparés. Depuis 2010,
la dynamique du rayon se concentre essentiellement sur ses mini segments :
tartinables, salades, poissons précuits, marinade, et sur l'univers poissons crus
préparés qui progresse de plus de 20 % par an. La mode des sushis n'est pas
étrangère à cet essor mais le mode de consommation s'installe.
◗ Surgelés et conserves. Travailler l'image. Les freezer centers résistent
à la crise du surgelé. Leur image de distributeurs de produits de qualité
y contribue fortement, alors même que les prix moyens sont au double
de ceux du hard-discount. Du côté des conserves, l'érosion des ventes
se fait en douceur. Pour l'enrayer, s'imposer dans de nouveaux moments
de consommation est une piste.

Produits de la mer-n°153-Juin 2015

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