Aires Marines Protégées n°27 le marin du 20 février 2015 - (Page 2)

DOSSIER Le GIS HomMer est lancé J. Gourvès / Agence des aires marines protégées Le séminaire de lancement du groupement d'intérêt scientiﬁque HomMer "Fréquentation, usages et gouvernance des aires marines protégées " s'est tenu à l'Institut universitaire européen de la mer (Plouzané, Finistère), du 27 au 29 janvier. Le projet Life « Pêche à pieds de loisir » au séminaire de lancement du GIS HomMer. « L'idée de créer cette structure est née en 2009, à l'issue d'un atelier de restitution d'un projet de recherche sur le tourisme dans le cadre du programme national Liteau, rassemblant des chercheurs et des gestionnaires d'aires marines protégées », témoigne Louis Brigand, géographe et directeur de laboratoire à l'Institut universitaire européen de la mer. " « Du fait de son expérience en matière d'étude de fréquentation des sites marins et littoraux, notre laboratoire avait eu à répondre, à l'époque, aux sollicitations de nombreuses aires protégées, marines mais également terrestres. Cela a contribué à faire prendre conscience des besoins de leurs gestionnaires en matière de sciences humaines. » « A terme, l'histoire et la psycholo« La diversité des AMP et gie devraient également être reprél'extension du réseau renforcent sentées », précise le géographe ces besoins. Certaines AMP se Eric Le Gentil, directeur du GIS. concentrent sur la stricte conserCe groupement d'intérêt vation du patrimoine naturel, scientiﬁque se veut avant tout d'autres visent aussi le développeun espace d'échanges entre ment durable, la dimension cultuchercheurs et gestionnaires, qui relle ou éducative... Dans tous les favorise le développement des cas, les gestionnaires travaillent connaissances, des méthodes et avec des acteurs qui ont leurs des pratiques scientiﬁques propres intérêts, leurs vainterdisciplinaires en leurs, leur système de resciences humaines et présentation, leur mode Un espace sociales, ainsi que leur de fonctionnement... », d'échanges actualisation. « Il deexplique François vrait aussi contribuer à Gauthiez, directeur la recherche de moyens huadjoint de l'Agence des mains et ﬁnanciers et permettre aires marines protégées. D'où leur mutualisation », ajoute son la nécessité de bien connaître directeur. « Le GIS est axé sur les ce socio-système, en recourant aires marines protégés, mais les aux sciences humaines et soquestionnements soulevés, et les ciales. « Or, dans la gestion des actions de recherche qui en déAMP, reprend François Gauthiez, couleront, pourront s'étendre à de on observe un déséquilibre dans nombreux domaines de l'action la part accordée aux sciences hupublique, reprend Eric Le Gentil. maines, par rapport aux sciences En matière de gouvernance, par dites "dures". La création du GIS exemple, les sciences humaines et HomMer devrait aider à rétablir sociales peuvent aider à assurer la l'équilibre. Les gestionnaires y aubonne représentativité des parties ront toute leur part. » prenantes, à évaluer l'acceptaCe groupement d'intérêt tion sociale des normes mises en scientiﬁque rassemble pour œuvre, la façon dont les usagers l'instant les gestionnaires des se représentent leurs propres praparcs naturels marins, des parcs tiques et leurs impacts... » nationaux et des réserves naLes questionnements et les turelles et quatre-vingt cherbesoins sont nombreux. Le sémicheurs issus d'une quinzaine naire de lancement devrait perd'équipes différentes (géogramettre de déﬁnir les actions à phie, économie, droit, sociologie, mener en priorité. ethnologie et anthropologie). Des développements méthodologiques et scientiﬁques sont nécessaires Quel rôle les sciences humaines et sociales jouent-elles dans la gestion du parc national de Port Cros ? in rard C. Gé Alain Barcelo, Responsable scientiﬁque du parc national de Port Cros Les premières recherches dans ces disciplines, à Port Cros, concernaient l'histoire et l'archéologie. Elles sont progressivement montées en puissance, pour prendre en compte les réalités économiques et sociales et engager une réﬂexion sur la bonne gouvernance environnementale. La question de la fréquentation est apparue dans les années 1990. Elle a conduit à la mise en place de deux observatoires « Bountîles », opérationnels en 2006. Nous devons en paral- l'aire marine / numéro 27 / février 2015 " lèle caractériser et suivre au quotidien de nombreuses activités, et nous le formalisons au sein d'un observatoire sur la biodiversité et les usages marins. Quelles thématiques nécessiteraient aujourd'hui un éclairage en sciences humaines et sociales ? Les dossiers que nous portons dans le cadre de Natura 2000 ou de la rédaction de la charte du Parc national mettent au cœur de nos réﬂexions actuelles la concertation, l'appropriation et la fréquentation, en rapport avec la capacité d'accueil des milieux. Nous réﬂéchissons également à des notions complexes, comme le ressenti du visiteur, ou le «caractère» du Parc. Des développements scientiﬁques et méthodologiques sont nécessaires pour nous permettre de jouer pleinement notre rôle et d'utiliser valablement les données de fréquentation, ce qui nous a conduit à en suspendre la collecte depuis 2013. Quelles sont vos attentes vis à vis du GIS HomMer ? Qu'il mène une action pro-active au service des AMP, qu'il les écoute, les accompagne, et fournisse des outils opérationnels pour la gestion quotidienne de nos sites.

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